• à nos draps couleur pastel

    Quand il m'a dit « je pars à Marseille pour le travail, sois bien sage ma nine», j'ai cru qu'il partait pour la journée... je lui ai souri, sans même prendre le temps de me glisser dans ses bras...  
    Mais 3 jours sont passés... trois jours où j'ai passé les soirées à traîner seule, à nettoyer la maison de fond en comble pour ne pas penser à son absence, trois jours trop longs, où j'ai langui son retour...  
    le soir du troisième jour, je retire nos draps pâles de la machine, et sors dans notre petit jardin pour les étendre... le ciel est étrange... à la fois gris et mauve... comme s'il allait y avoir un orage... j'étends les draps sur les fils, ils sentent la lessive... mais pour moi, ils sentent les nuits passées collés l'un contre l'autre, ils sentent les soirs où il me fait l'amour, ils sentent son odeur et la mienne mêlées, ils sentent le bonheur. Les couleurs pastel se chevauchent, comme si l'air lui-même avait été peint, et l'odeur envahit notre morceau de jardin...  
    je chantonne doucement un air catalan venu de mon enfance... souvent, quand je suis seule, je pense en catalan, je chante en catalan, comme avant Lui...  
    le vent caresse mes cheveux, il porte une odeur de pluie à peine perceptible qui envahit mes poumons...  
    soudain, il me semble entendre un bruit.... Je tends l'oreille, j'ai peut être bien rêvé... mais... non ! je n'ai pas rêvé ! le petit grincement de la porte arrière se fait entendre... mon cœur bat la chamade... ses pas se rapprochent, réguliers, dans le gravier parsemé de terre et de poussière... je ferme les yeux de bonheur... les draps, entre nous deux, qui nous séparent , laissent peu à peu apparaître Sa silhouette, au travers de leur finesse... avec mon petit panier d'épingles à linge entre les mains, je ne peux plus bouger... une onde de bonheur parsemée d'une petite crainte délicieusement épicée m'envahit... je reste, un peu bêtement, debout, immobile, comme figée, derrière la pâleur des draps , qui, lentement, s'écartent sous ses doigts... lorsque son regard s'offre à moi, je m'y oublie, incapable de m'en détacher, et je lui souris... il repousse les mèches de mes cheveux qui se sont attardées au travers de mon visage à cause du vent, et dépose un baiser sur mon front... son souffle sur ma peau fait frissonner tout mon corps de plaisir...  
    lorsque ses yeux se posent à nouveau sur les miens, j'y trouve une pointe de déception, que je ne comprends pas tout de suite...
    lorsque je comprends, la déception s'est déjà transformée en reproche, et je me hâte de baisser le regard...
    il m'enlève le panier à épingles des doigts, pose ses mains puissantes sur mes épaules, et d'une légère pression, me fait comprendre que, une fois de plus, j'ai oublié de l'accueillir comme il faut. Mais, c'est plus fort que moi, chaque fois, son retour me paralyse, et j'en oublie d'être obéissante.  
    Je m'agenoue sur le sol, sur la terre sèche... il caresse mon visage, je demande pardon du regard, et lui fais comprendre à quel point il m'a manqué.  
    Il s'accroupie devant moi ...« combien de fois je te l'ai répété ma nine ? » sa voix est douce, calme... elle envahit tout mon être, toute mon âme...  
    Les yeux baissés, je murmure « je sais Monsieur... pardon. » je lui adresse un sourire... me noie une seconde dans chaque trait de son visage, ses pommettes, son nez, son menton..., et baisse à nouveau le regard... il passe une main dans mes cheveux, un frisson parcourt tout mon corps... tout doucement, ses doigts descendent le long de ma nuque, de mes seins, et il défait un à un les boutons de mon chemisier... le tissu glisse le long de mes reins, et mes seins s'offrent à lui... machinalement, comme une évidence, je glisse mes doigts croisés entre eux derrière ma nuque, et tend mes bras vers l'arrière, pour lui offrir chaque parcelle de ma peau... il promène ses doigts sous mes aisselles... descend.... Descend... tout doucement... jusqu'à la pointe de mes seins... ma peau frémit de plaisir...il pince doucement mes tétons qui pointent et durcissent sous la pression de ses doigts... la pression s'accentue un peu, mon corps se crispe, pour faire taire un petit gémissement.  
    D'un geste rapide et habile, il récupère deux pinces dans le panier, et les klippe sur la pointe de mes seins... leur morsure se fait immédiate... je serre les poings derrière ma nuque, mais reste immobile et silencieuse... il passe deux doigts sous mon menton et relève mon visage vers le sien
    « tu restes là nine, tu ne bouge pas jusqu'à ce que je revienne. ». je ne comprends pas vraiment, j'entrouvre les lèvres pour lui demander pourquoi, mais, avant qu'un son ne sorte de ma gorge, il ajoute : « la prochaine fois, je suis sûr que tu penseras à la façon dont tu dois m'accueillir quand je rentre. »
    Il me sourit... « pas vrai ? » je fais oui avec la tête, et le regarde s'éloigner...
    Les draps se referment derrière lui... la porte aussi... le vent caresse ma poitrine nue... étrangement, il n'est même pas froid, pour un soir de février... juste un peu humide... au loin, j'entends l'orage qui gronde... calmement... régulièrement... à la même vitesse que la douleur qui monte le long de mes seins... mes bras sont un peu douloureux, dans cette position, mais pour rien au monde je ne bougerai. Avec le vent, le bas du drap étendu le plus proche de moi vient régulièrement caresser mon ventre...  
    Les premières gouttes de pluie tombent... sur mon visage... sur mes épaules... sur mon dos... je ne bouge pas... au fil des minutes, la douleur sur mes seins s'accentue, devient comme brûlante, et les timides gouttes de pluie deviennent un rideau éparse qui s'insinue sur tout mon corps... l'orage qui gronde au loin semble se jouer de moi... mes cheveux mouillés retombent le long de mon dos, et ruissellent sans bruit sur ma peau... un frisson me parcourt...  
    La terre sous mes genoux se fait molle, presque boue... je relève les yeux vers le ciel... le vent fait de petits tourbillons au dessus de mon visage... je commence à avoir du mal à me tenir droite.... à avoir du mal à supporter les pinces... la pluie joueuse devient averse, les gouttes caresses deviennent presque douloureuses sur ma peau, presque violentes... les draps ont perdu leur couleur pastel... ma peau tremble... l'eau ruisselle sous mes genoux... le jour commence à tomber, il fait de moins en moins clair... combien de minutes sont passées ? combien de temps ? une éternité, il me semble... et pourtant, je suis toujours là, et pourtant, je ne bougerai pas. Même si la pluie se déchaîne, même si le vent m'emporte, je resterai immobile. Je le sais. Je ferme les yeux... enfin, au travers du bruit de tempête de la pluie sur la gouttière au dessous du toit, j'entends ses pas... je relève le visage... je me sens à bout... mais je me redresse... il retire les pinces de mes seins, la douleur se réveille, d'un seul coup... bloquant mon souffle dans ma poitrine...  son regard sur moi semble attendre quelque chose. Mais quoi ? je ne sais pas... je ne comprends pas...  il secoue la tête, l'air comme... déçu...  me soulève entre ses bras, et m'emmène... il pousse la porte, et la chaleur m'envahit... je suis trempée, et mon corps dégouline sur le carrelage lavé et re lavé 100 fois pendant ces trois longues journées.  
    Il caresse ma joue, et, encore, semble attendre quelque chose...  
    Mais... je ne sais pas... une petite tape sur mes fesses et il me dit «  file prendre une douche chaude, tu vas tomber malade à grelotter comme ça. »  
    Je traverse la pièce, et, alors que j'ai la main sur la poignée de la porte de la salle de bain, je comprends... cet air... cette attente... j'ai oublié de lui dire merci... j'ai complètement oublié ! j'oublie toujours ! je me retourne, pour corriger mon erreur, mais, déjà, il a quitté la pièce... comment je peux être aussi bête ? le ventre noué, je pousse la porte de la salle de bain, et me réchauffe dix bonnes minutes sous la douche... mon corps cesse peu à peu de trembler mais... la boule dans mon ventre, elle, ne s'en va pas. Alors que je finis de me sécher, la porte s'entrouvre... c'est lui... je tente de réparer mon erreur. Je lui souris... « merci Monsieur. »
    Son regard se fait dur. « a ! quand même ! je n'y croyais plus ! ta sanction sera plus douce, alors, ma nine. »  
    Mon souffle se bloque dans ma gorge, à ces mots...alors que je tends une main vers mes vêtements, posés à côté de moi, ses doigts retiennent mon poignet. « tu n'en as pas besoin, viens avec moi. »
    Ses doigts serrent fort autour de mon poignet, je le suis, les larmes montent dans mes yeux, c'est juste l'appréhension... lorsqu'il s'assied sur le divan, et, sans me lâcher, me couche au travers de ses genoux, je remarque la cravache, à côté de lui, sur le tissu du divan.  un sanglot se bloque dans ma gorge, juste d'angoisse... je ne dis rien...  
    Sa main se pose sur mes fesses, qu'elle caresse, tout doucement... je m'attends à la fin de cette caresse d'une seconde à l'autre et pourtant.... Elle dure... plusieurs minutes... ses doigts s'attardant sur mon clitoris, sur mes lèvres, sur mon anus... peu à peu, je me détends, les larmes qui étaient restées bloquées au fond de ma gorge ont coulé en silence le long de mes joues... il m'a laissé le temps... qu'elles sortent... toutes... maintenant, je respire calmement... suivant en moi-même le mouvement de ses doigts sur mon intimité... je ferme les yeux... son odeur semble s'être approprié mon corps... sa chaleur aussi... je me sens si bien... je me sens si sienne... le premier coup tombe, comme une suite logique à cette caresse interminable... juste du plat de sa main... la cravache est restée où elle était... mon corps s'est crispé, mes fesses aussi...  les autres claques se succèdent... mais, moi, encore sous le coup de sa douceur, je les sens à peine. Ce n'est qu'au bout d'un petit moment que la douleur commence à m'assiéger...mais je ne dis rien... mes fesses se crispent de plus en plus fort, à chaque fois... chacune son tour... l'une après l'autre... la force des claques s'amplifie, mes doigts se serrent très fort sur le tissu du divan, pour me faire taire... soudain, elles s'arrêtent... je reprends mon souffle... une caresse sur mes fesses bouillante... je tremble... une claque, une caresse, une claque, une caresse... chaque claque est un peu plus forte que la précédente... et chaque caresse un peu plus douce... les larmes me montent à nouveau... soudain, clac ! la cravache a pris le relais... je n'ai pu retenir un petit cri, mes fesses sont déjà tellement sensibles que la cravache me paraît plus insupportable que d'habitude... au bout de 5 ou 6 coups, je ne sais pas vraiment, comme un réflexe, mes mains viennent protéger mes fesses... je le sens se crisper sous mon corps, et je regrette déjà mon geste, mais je n'ai pas pu me retenir...  
    Il me relève, me fixe dans les yeux, et tire violemment mes mains vers lui.  
    « elles sont jalouses ? c'est ça ? » son ton se fait dur... je n'arrive pas à soutenir son regard. « regarde moi ! » je protège mes mains derrière mon dos , relève les yeux vers lui... « réponds moi ! elles sont jalouses ? » je fais non avec la tête... une gifle sur ma joue... « réponds moi ! »  
    « non Monsieur. Pardon. »  
    « tends tes mains devant toi. » je ne bouge pas, je reste tremblante, incapable du moindre geste...
     « nine, ne m'oblige pas à me répéter ! »  
    Je tends mes doigts devant moi, tout mon corps tremble... les secondes passent, il ne se passe rien, la pression monte, mon cœur bat de plus en plus vite... cette attente me semble impossible à tenir... un sanglot qui ne sort pas bloque ma respiration au fond de moi... j'utilise le peu d'air qu'il me reste pour murmurer « pardon Monsieur. »  
    Le premier coup est tombé, cinglant, en travers de mes doigts... je n'ai pas bougé... puis un autre... puis un autre... combien ? je n'en sais rien ! chaque fois, la tentation de retirer mes doigts est plus forte, chaque fois, je me retiens... jusqu'à ce coup, plus cinglant que les premiers. J'esquisse un geste pour retirer mes doigts, que je corrige aussitôt. Peut être qu'il ne l'a pas vu... si... il l'a vu... il voit tout... mais il ne dit rien... il s'assied à nouveau, et d'un regard, me dit de revenir à ma place...  
    Je reviens au travers de ses genoux... je ne peux plus poser mes mains sur le sol... ni m'agripper au divan... elles sont trop douloureuses... si fait que je suis comme en équilibre... il le sent, et pose une main puissante au milieu de mon dos, pour me maintenir...  
    Un moment de silence... je ne bouge pas... je reprends mon souffle...
    « merci Monsieur »
    Une caresse dans mes cheveux... et... je sens... sous mon ventre... son sexe... qui grossit... j'ai envie de sourire, tout d'un coup.... Les claques tombent à nouveau, à la main... mais je n'ai plus assez de force pour que mes fesses se crispent... elles se livrent et s'offrent complètement à ses doigts ... les claques dérivent parfois sur le bas de mon dos, ou le haut de mes cuisses... c'est le seul moment où je gémis... je sens son sexe sous mon ventre... je me laisse aller... enfin, les coups cessent... je me détends... son sexe se calme... la pluie, au dehors, se calme au même rythme... on l'entend à peine, maintenant.  
    Son index se promène le long de mon intimité, s'arrête sur mon petit trou...  
    « dis moi nine, tu as bien fait ce que je t'ai demandé, n'est-ce pas ? »  
    Je réfléchis un instant... qu'est ce qu'il veut dire ? soudain, je me souviens !!! j'étais censée faire un lavement chaque jour qu'il serait absent... mais... je ne pensais pas qu'il partirait 3 jours... le premier jour, je l'ai fait... après....  
    Il tire doucement sur mes cheveux «  tu me réponds ou pas ? » je reste muette... une excuse !!!! vite !!! une excuse !!!! qu'est ce qui pourrait bien justifier que j'ai oublié ? mon cerveau tourne à 100 à l'heure... rien... rien ne justifie... j'ai oublié, c'est tout...
    Il me relâche, et je me relève... il attend... il me fixe... mes fesses palpitent encore de douleur... je n'arrive pas à réfléchir... j'ai envie de les masser doucement, pour calmer la douleur... je murmure « je crois que... j'ai oublié Monsieur. »
    « oui. C'est bien ce qu'il me semblait. Tu sais nine, des fois je me demande si tu le fais pas exprès. »  
    Je reste silencieuse...  
    « allez, va à la salle de bain. » j'obéis, et me place en appui sur le lavabo. J'attends... le temps me paraît interminable... ça me rappelle le début, quand c'était lui qui le faisait... jusqu'au jour où je lui ai dit que je préférais le faire moi même, parce que, lui, me faisait trop mal... il a hoché la tête, et a acquiescé.  Et aujourd'hui, comme une imbécile, j'oublie, je désobéis... j'oublie toujours tout... je l'entends s'approcher... je ferme les yeux...  
    J'entends qu'il dévisse l'embout de la pompe de douche... il prend son temps... choisit la température... enfin, ses doigts viennent détendre mon petit trou, tout doucement... je me crispe, malgré moi... une caresse sur ma nuque, et je me détends enfin... je sens le métal froid du tuyau de la douche s'enfoncer un peu en moi... les secondes s'égrènent... enfin, la pression se déclenche... l'eau qui commence à m'envahir est chaude... très chaude... mais c'est supportable... il me semble que mon ventre est en train de grossir... vite... trop vite... pourtant, l'eau continue à entrer en moi... encore et encore... et encore... combien ? deux litres ? peut être... je ne sais pas... de toutes façons, je ne dirai rien. j'ai confiance.  enfin, la pression se coupe, et en quelques secondes, le plug que je redoute tellement vient remplacer l'embout de la douche.  
    « relève toi. » je me relève, j'ai l'impression de m'être transformé en petit ballon... mon ventre se courbature... l'eau chaude semble se promener en moi...
    D'un regard, il me désigne le « coin ». un pas après l'autre, je m'y dirige, la douleur me scie le ventre... j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais, que la pièce a doublé en longueur.  
    Enfin, j'y arrive... je place mes mains derrière ma nuque, de moi-même, je sais bien que c'est ce qu'il va dire, de toutes façons... d'une caresse dans mes cheveux, il me félicite, puis s'éloigne... combien de temps je vais devoir tenir ? j'ai déjà l'impression d'avoir atteint le maximum de temps possible... mon ventre semble se tordre... je l'entends se rapprocher, il promène une main puissante et assurée sur mon ventre... du regard, je lui demande d'arrêter... mais... non... pas encore... il appuie doucement sur mon ventre... je ferme les yeux... il s'éloigne à nouveau...je piétine d'un pied sur l'autre, comme si ça allait réduire la douleur mais... ça n'y change rien...
    Lorsque, enfin, il murmure « c'est bon. Allez, file. » je voudrais courir jusqu'aux toilettes mais... je n'en ai même plus la force... j'essaie de rester digne, j'essaie qu'il soit fier, malgré tout, malgré mes oublis, malgré mes erreurs...  
    Lorsque je retire enfin le plug, une sensation de soulagement envahit tout mon corps alors que l'eau s'enfuit... cela semble durer des heures... mais je suis soulagée que ça soit fini...  
    Je fais un saut à la salle de bain, pour revenir à lui propre et saine... j'enfile juste ma nuisette, et m'approche de lui. J'essaie de trouver de la colère dans ses yeux, mais... il n'y en a pas. il n'y en a plus.  il me sourit, calmement...  
    « viens là nina. » je viens me lover contre lui.... Il caresse mon visage, mes cheveux... je ferme les yeux... c'est si bon... de le retrouver... enfin...  
    Il murmure des mots que je n'entends pas... mais peu importe... je sais ce qu'il dit...
    La pluie au dehors s'est calmée... je pense au petit jardin... je pense à nos draps... à nos draps qui doivent être trempés...  
    à nos draps pâles... à nos draps pastels... à nos draps couleur d'épices et de douceur...couleur ... de lui... lui... toujours Lui...  

     <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :