• Ce regard pour moi... pour la première fois...

    J'en avais assez de le voir toujours stressé. Assez de voir tous les mercredis la sale tête de la bonne femme de l'agence d'intérim... assez du centre d'appel où les gens disent 500 fois dans la journée « ça m'intéresse pas ! », assez de l'usine où ça pue les produits de nettoyage ! assez de notre rue, alors que je l'adorais en y arrivant... assez de ma p'tite place dans le coin de notre chambre, où je l'attendais pendant des heures, maudissant son absence.  
    Alors, un soir, quand il est rentré en me disant qu'on partait une semaine dans les Alpilles, dans la petite maison de son ami, je l'ai couvert des plus douces caresses, et lui ai offert mon bonheur toute la soirée... malgré tout, une pointe d'angoisse me tordait un peu le ventre... est-ce que, à être toujours à deux, et à avoir tout notre temps pour nous,  les sanctions allaient être plus rapprochées ? Plus nombreuses... plus longues... plus intenses...dans l'état actuel des choses, malgré tout le plaisir qu'il m'offrait... j'avais déjà atteint...  mes limites, même un peu plus... mais comment lui avouer ? Comment lui dire ? J'ai été tentée de lui parler de ma peur... mais je me suis tue... la vérité, c'est que j'avais presque besoin d'un break, physiquement, et moralement... ça commençait à être un peu trop pour moi...  
    Le matin où on est partis, on ressemblait à un couple aussi banal que tous les autres, nageant sur l'autoroute... et, comme s'il avait pressenti ce que je ressentais, les 3 jours se sont écoulés dans la plus grande des douceurs... jamais je n'avais eu autant d'attention, de câlins, de caresse, de douceur, de tendresse... jamais je n'avais été autant choyée... à aucun moment, et par personne...  
    Nous nous sommes perdus dans les collines, les champs, la campagne, nous étions perdus au milieu de rien... j'avais presque oublié qu'il existait des endroits comme ça... verts... purs... solitaires... j'étais aux anges... Heidi la p'tite fermière dans les bras d'un ange...
    Quand nous sommes rentrés, il ne restait plus de traces sur ma peau de tous nos « jeux », et nous avions simplement fait l'amour, chaque jour... comme les autres... je me sentais plus forte, plus courageuse que jamais, et emplie d'une énergie que j'avais perdue depuis des semaines... j'étais revigorée au plus profond de moi... et... je dois bien avouer que nos petites séances commençaient déjà à me manquer un peu... malgré le feu qu'il éveillait en moi en me faisant l'amour, il manquait malgré tout quelque chose... quelque chose à quoi je m'étais trop habituée... quelque chose qui fait partie de moi, maintenant... comme Lui fait partie de moi...
     
     
    De retour depuis 5 jours, nous avons repris le rythme, le travail, pour rembourser ces satanées dettes, le bus, les trottoirs incolores... tous les soirs , je suis une petite soumise parfaite, et m'efforce de l'être de mon mieux, et notre cravache reste sagement rangée dans son tiroir...  
    Ce soir, lorsque je suis rentrée, j'ai détaché mes cheveux dans le hall, j'avais la tête dans le brouillard... j'ai lancé un « j'suis là ! » joyeux...
     Arrivée dans la pièce, à ma grande surprise, il n'est pas seul... « Cet » homme, à qui il m'avait déjà présentée... qui m'avait fait froid dans le dos... je ne sais pas pourquoi.. est là. Je reste quelques secondes, interdite et immobile, dans l'encadrement de la porte, à les détailler tous les deux, leur regard fixé sur moi... puis, reprenant mes esprits, je glisse un « bonjour » discret, et je file dans la cuisine... je fais semblant de ranger de la vaisselle, de nettoyer, guettant son départ... je me sens plus trouillarde que jamais... enfin, j'entends la porte claquer, et je me détends... mon Maître arrive derrière moi, et m'enserre dans ses bras... je me laisse couler contre lui, sans lui poser de question. J'ai préparé le repas, comme d'habitude...  
    En fin de soirée, le sommeil commence à me gagner... mon Maître s'approche de moi... je remarque à son regard qu'il hésite... j'ai peut être fait quelque chose de mal mais.... Je ne vois vraiment pas quoi...  
    « nine, et si ce soir tu étais à moi ? »
    Je suis surprise... je ne comprends pas ce qu'il veut dire... « Mais... Monsieur... je suis déjà à vous... toujours... » J'essaie de comprendre dans ses yeux ce qu'il veut dire...
    « Non... je veux dire... encore plus à moi que d'habitude. Plus à moi que tu ne l'as jamais été. »  
    Je lui souris... l'idée me séduit... d'autant que ça fait près de 2 semaines que je n'ai pas été vraiment... à lui... comme ça... je fais oui avec la tête, et lui souris.
    Il hausse un peu le ton. « je ne plaisante pas nine ! tu es vraiment prête à ne pas me décevoir, ce soir ? » son regard brille... comment lui résister ?  
    « oui Monsieur. »
    « Bien. Je suis fier de toi. Va chercher ton collier, nous sortons ce soir ma toute belle. »
    Surprise, j'obéis... sortir ? Pourquoi ? il n'y a qu'ici que nous pouvons être... comme ça... je ne comprends pas vraiment...  
    Je reviens, lui tends mon collier, et m'enivre de sa chaleur tandis qu'il me l'enfile. Nous descendons, et, une fois dans la voiture, mille questions m'assiègent... j'ai envie de toutes les lui poser, en même temps, mais je n'ose pas... j'ai le pressentiment que la présence de cet homme, tout à l'heure, chez nous, n'est pas un hasard...  j'ai un peu peur...  
    Alors que je suis perdue dans mes pensées, il me tend le petit foulard noir, et m'ordonne de le mettre sur mes yeux... j'obéis... la pression augmente d'un cran... je n'aime pas être plongée dans le noir, privée de ma liberté de savoir où nous allons... je me raccroche à la confiance que j'ai en lui, pour m'éviter de paniquer... la voiture ralentit, puis s'immobilise... il resserre dans mes cheveux le noeud du foulard, et fixe ma chaînette à mon collier...  
    Il sort , et vient ouvrir ma portière... je pose un pied hésitant sur le sol... il fait froid... par terre, le sol est fait de gravier... je le suis sagement, me fiant a ses mains sur mes hanches qui me guident... j'entends une sonnette, une porte qui s'ouvre... et... cette voix... la voix de cet homme... que je reconnais... mon Maître pousse doucement sur mes reins, pour me faire entrer... mais je résiste... j'ai peur... une vraie peur qui me cloue sur place... il me pousse un peu plus fort vers l'intérieur, et je m'incline... j'entends qu'on referme la porte derrière moi... il fait chaud à l'intérieur, une chaleur enveloppante... je me raccroche au contact des doigts de mon Maître sur moi à travers mes vêtements, pour ne pas arracher ce foulard sur mes yeux et prendre mes jambes à mon cou... je tremble des pieds à la tête...  
    Mon Maître me guide à travers la pièce, une autre porte s'ouvre, puis se referme à son tour derrière moi... je suis prise au piège... je sens des doigts effleurer mon visage et ma nuque, ce ne sont pas les doigts de mon Maître, j'ai un brusque mouvement de recul, et m'appuie le dos contre mon Maître... sa chaleur me rassure... je tremble si fort que j'ai du mal à me tenir debout... ma respiration est rapide, et affolée... j'entends la voix de mon Maître qui s'élève, douce et paisible, derrière moi... « n'aie pas peur. Laisse toi faire. Ça va aller. Fais que je sois fier de toi ma nine. » mon souffle se calme doucement... je me force à me calmer... qu'il soit fier de moi... oui... il ne laisserait jamais personne me faire plus que ce que je ne peux supporter... qu'il soit fier de moi... les doigts s'attardent à nouveau sur ma nuque... je reste parfaitement immobile... je sens les doigts déboutonner mon chemisier... j'ai peur... peur à en mourir... s'il n'était pas derrière moi, mon cœur aurait déjà explosé... je ne porte pas de soutien gorge... ma poitrine, ferme et ronde, se libère... mon Maître achève de retirer mon chemisier... puis s'éloigne un peu... je suis debout, comme nue... au milieu de rien... les minutes passent... je ne bouge pas... autour de moi, il n'y a pas de bruit... la voix de l'homme s'élève. « retire ta jupe. » la voix est sûre, grave. La peur me paralyse... je ne peux pas faire un geste... « dépêche toi. » il a haussé le ton, et mon cœur a fait un bon dans ma poitrine... je m'exécute, plus tremblante que jamais... je ne porte pas de sous vêtements, et c'est ce qui reste de mon corps qui se dévoile. Machinalement, je dissimule mon intimité avec mes doigts. « non. » le ton est cassant, mais je n'obéis pas...un coup atterrit sur mes fesses, sec et net... je ne sais pas avec quoi il a été administré, mais il me semble que la trace sur ma peau est flamboyante.. un sanglot se forme dans ma gorge, mais je n'obéis pas. Je serre les poings, dans l'attente d'un autre coup, mais, au lieu de cela, une caresse sur mes seins me fait trembler de surprise... sans aucun doute, c'est mon Maître, seul lui est capable de cette douceur... il ne dit rien... sa simple caresse suffit à ce que mes bras viennent se relâcher le long de mon corps nu... un baiser de ses lèvres, sur mon front... malgré ma peur, j'ai soudainement envie de lui...
    Des bras me soulèvent... je crois que ce sont les bras de l'homme... je sens qu'on me pose sur.... Je ne sais pas... une... table... on dirait... il saisit mes chevilles, ainsi que mes poignets, et les lient, solidement. Il tire sur les liens, on dirait que la circulation de mon sang se coupe... dans cette position, mes jambes sont écartées, et mon intimité complètement offerte... j'ai tellement peur... je sens un doigt inquisiteur, rugueux, entrer sans ménagement en moi... puis sortir... puis entrer à nouveau, et me fouiller... malgré moi, mon intimité s'humidifie...  
    Soudain, sur ma main, je sens une pression chaude et rassurante... je serre doucement mes doigts et... reconnais ceux de mon Maître...  un sourire se dessine sur mon visage... je m'accroche fort à lui...  
    J'entends les pas de l'homme qui s'éloignent, la porte qui se ferme... je profite de son absence... je murmure « j'ai peur Monsieur. » mon Maître ne me répond pas, mais serre plus fort ses doigts autour des miens...
    Lorsque l'homme revient, mon corps se contracte... je sens ses doigts qui se promènent le long de ma poitrine, et de mon ventre... jamais, depuis que je suis à mon Maître, jamais personne d'autre ne m'a touchée comme ça....  
    Ses doigts descendent le long de mon ventre... plus bas... plus bas... et viennent mourir sur mon clitoris... celui-ci palpite au rythme de mon coeur... une pression appuyée à la base de mes lèvres, et je gémis doucement, malgré mon effort pour me retenir... mes dents se serrent... je mords ma lèvre inférieure... l'homme me caresse avec tant de précisions, que je me tends presque vers ses caresses...  
    Soudain, les caresses cessent, les doigts de mon Maître s'enfuient, et l'homme me détache. Je reste pantelante et immobile... l'homme me soulève, comme si je pesais 30 kilos, je me sens souple et légère dans ses bras, je me laisse faire... il se serre des liens qui sont restés autour de mes poignets pour me suspendre, comme mon Maître le fait d'habitude, par ces derniers... mon corps et offert sur toute sa longueur... mes pieds touchent à peine le sol... les doigts de mon Maître, reconnaissables entre milles, caressent ma nuque, et viennent détacher le foulard autour de mes yeux... la lumière m'agresse et m'aveugle quelques instants...  
    Quand je vois à nouveau, il est là, devant moi, le dos appuyé contre le mur, et il me regarde... ses lèvres murmurent « Plus à moi que tu ne l'as jamais été ». ... pas un son n'est sorti de sa bouche, mais j'ai compris... je fixe mon regard dans le sien... je me noie en lui... je me perds en lui... je ne vois même pas l'homme qui me contourne, et vient se placer derrière moi.
    Entre ses doigts, une longue baguette de bois. Fine et précise. Le premier coup tombe au milieu de mon dos... je n'émets pas un son... toujours perdue dans son regard... le second coup au dessous de mes fesses, plus appuyé... les autres coups, sur mes fesses, de plus en plus précis et cinglants... pas un son ne sort de mes lèvres... mes poings  sont serrés, mes muscles contractés dans tout mon corps... les coups qui suivent sont de plus en plus rapides... la douleur de plus en plus cuisante... c'est la première fois que je reçois cela en ayant la possibilité de voir le regard de mon Maître... il est fier, pur, intense... il est attentif à la moindre expression de douleur sur mon visage... il est là... il ressent tout ce que je ressent... tout... son regard est fixé sur le mien, comme s'il pouvait lire en moi...  l'intensité des coups redouble... peut être que l'homme ne comprend pas pourquoi je ne dis rien... la douleur commence à prendre le pas sur ma volonté... un coup, plus impitoyable que les autres, m'arrache soudain un petit cri. Le regard de mon Maître a changé. Il jette un coup d'œil à l'homme... je comprends que c'est terminé... l'homme sort... mon Maître me détache... je ne vois plus rien... mon corps tremble, encore sous le choc... une seule vision s'impose dans mes yeux... le regard de mon Maître. A « ce » moment là... il me prend dans ses bras, et m'emmène... traverse la cour... me dépose, comme un petit poids, à côté de lui... et, alors que la voiture démarre, je viens poser mon visage sur ses cuisses, pendant qu'il conduit. Une caresse dans mes cheveux...  Sa chaleur qui m'imprègne... mais je ne sens rien... mais je ne vois rien... mais je ne suis plus rien d'autre que ce regard sur moi... alors, tout doucement, comme un son sorti de nulle part... mes lèvres articulent un « merci » qui se perd dans les ronronnements du moteur.  
    merci.... merci... merci...

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