• Demain soir, tout sera oublié. Il ne restera que Sa lumière.

    sur la plateforme, la journée a été la plus longue et la pire de toutes celles que j'ai passées depuis que je travaille dans cette boîte de chacals !!!!  
    Lulu, ma p'tite voisine de bureau, qui a commencé ici à une semaine d'intervalle de mon arrivée a failli pleurer... je sais pas ce qu'elles avaient dans les fesses, aujourd'hui, toutes ces morues, toutes ces vieilles chouettes !!!! je les déteste !!!!  
    le soir, c'était nous deux qui avions fait les pires quotas... 3 RDV pour moi, et 4 pour Lulu... comme si la journée avait pas été assez longue, la chef nous a fait un sermon d'une demie heure dans son bureau...avant qu'on puisse partir... être soumise à la maison, avec mon Maître adoré, c'est une chose, mais me faire pourrir pendant une demie heure par cette girafe au long cou , moche comme un poux, qui a rien dans la cervelle, c'en est une autre... quand on est sorties du bureau, mes mains tremblaient d'énervement, et Lulu avait les larmes aux yeux.  
    y'a pas plus gentille que la p'tite Lulu sur tout le centre d'appel... la Haine de la voir comme ça... la Vraie Haine !!!!!! tout au fond du ventre....celle qui s'accroche là...  tout ça pour 8,33 de l'heure... j'en peux plus que tout soit dur....  
    sur le parking, trois étages plus bas, Lulu craque et lâche toutes les larmes... dire que c'est moi qui l'ai aiguillée à la boîte d'intérim pour qu'elle travaille ici... j'essaie de trouver les mots, pour relativiser... pour lui dire de se calmer... je sais pas gérer le chagrin, moi ! j'ai pas appris ! d'ailleurs, c'est même pas du chagrin, juste les nerfs qui lâchent...  
    je sais plus quoi lui dire pour qu'elle se calme... on rêve toutes tellement de trouver un autre travail, sur la plateforme, on est toutes pareil...    
    alors que j'essaie de lui dire d'arrêter de pleurer, mon portable vibre dans la poche de mon jean... c'est Lui... mon Maître... je m'éloigne un petit peu, et je décroche.  
    « tu as trois quarts d'heure de retard, nina, tu sais que j'aime pas que tu sois en retard. »  
     il a la voix joyeuse... ce petit air coquin qui promet la sanction... ça fait tellement du bien de l'entendre... mais... ses paroles sont si loin de cette journée toute pourrie... et la haine n'a pas quitté mon ventre... elle ne le quittera que quand Lucie aura sorti toutes ses larmes...  
    je ne réponds pas....  
    « tu m'entends au moins, dis ? »  
    Lulu pleure de plus belle, j'ai pas envie de lui répondre... je raccroche...  
     
    Lulu me demande si je peux la ramener chez elle, si ça me dérange pas... bien sûr que non, ça me dérange pas. je la ramène....  
    j'essaie de prendre le temps de me calmer avant de rentrer et, lorsque, enfin, je me gare devant notre porte, ça n'est pas trois quarts d'heure, mais 1 heure et quart de retard, que j'ai.  
     
    je tape doucement à la porte, il a laissé sa clef dans la serrure. il m'ouvre... je dépose un bisou sur sa joue, et me faufile sous son bras... j'ai pas envie de m'excuser... j'ai pas envie de jouer, non plus.  
     
    je file dans la salle de bain, me déshabille... ouf ! ma douche ! j'en ai rêvé ! au moment où je vais me glisser sous l'eau tiède, je sens la porte derrière moi s'ouvrir doucement, et quelque chose effleurer mes fesses... je connais trop bien pour ne pas le reconnaître... c'est le bout de notre cravache... d'habitude, ça m'aurait excité mais... je suis fatiguée... le visage en pleurs de mon amie n'a pas quitté mon esprit... le regard vidé d'humanité de la « girafe-poux » non plus... et... je suis toujours aussi stressée et énervée que lorsque j'ai laissée Lulu chez elle.  
     
    sans réfléchir, je me retourne, je lui prends la cravache des mains , et la jette sur le sol .  
    geste aussitôt regretté.... je croise son regard... il a l'air plus surpris qu'en colère... il ne comprend pas... comment il pourrait comprendre ? il ne m'a rien fait, lui... au contraire, il est toujours là pour moi... toujours... et c'est contre lui que je défoule mon stress. je suis vraiment nulle de faire ça.  
    comme je pouvais le prévoir, la surprise vire très vite à la colère... son regard sur moi se fait dur... je regrette tellement... pourquoi j'ai eu ce geste ?  
     c'est si différent le monde de dehors, et le monde à ses côtés... c'est si difficile, parfois, de passer de l'un à l'autre... je suis pas schizophrène, moi !!!! et, souvent, lorsque dans ma tête je passe de la petite guerrière qui enchaîne les boulots foireux ,  qui doit être convaincante, qui doit assurer , jour après jour, à Sa soumise, qui doit se donner... la transition est difficile... mais... on a pas le choix... bien sûr, je préférerais être à lui 24/24H, bien sûr je serais comblée, heureuse, épanouie... mais...l'argent ne tombe pas du ciel... et la vie nous fout suffisamment la pression pour qu'on en ait terriblement besoin...  
    je peux pas lui dire tout ça... comme c'est dur de conjuguer les deux... il ne comprendrait pas... et, d'ailleurs, je me moque que ce soit difficile. c'est mon choix, c'est notre fantasme, et je veux le vivre, un point c'est tout.  
     
    en tout cas, j'aurais pas dû avoir ce geste... des mois d'éducation, pour en arriver là... j'ai tellement honte... les pensées s'emmêlent dans mon esprit... je prends peur...  
    je devrais ramasser la cravache, et la lui tendre... je sais bien que c'est ça qu'il attend que je fasse... j'ai les larmes aux yeux... je n'y arrive pas... ce soir, j'en veux à tout, et à tout le monde... ce soir, je suis fatiguée. il finit par la ramasser lui-même, lentement... je tremble de tout mon corps, devant lui... il la lève au dessus de moi... je suis à lui... rien qu'à lui... rien d'autre qu'à lui... c'est ce que je me répète dans ma tête, pour rester immobile.  
    mais... alors que la cravache va s'abattre sur moi, je me soustrais à elle...  
     son regard se fait noir... qu'est ce qui m'arrive ? comment le stress peut me faire me soustraire à mon Maître, comme ça ? je tremble comme une feuille...  
    je murmure... « lâche moi. »  
    sa voix se fait dure :« qu'est ce que tu as dit, là ? »  
    certains utilisent un « safe word » , comme ils disent... un mot qui leur permet de tout arrêter, quand ils ont trop mal, qu'ils sentent qu'ils risquent de mourir, ou qu'ils manquent de courage... nous, nous n'avons pas de safe word. simplement, il m'a toujours dit : « si un jour tu craques pendant une séance et que je ne m'en rends pas compte assez vite, tu me tutoies, et je comprendrai. »  
    jamais je n'ai utilisé notre « safe word »...toujours, un regard a suffi, pour qu'il comprenne... ce soir, je n'ai aucune raison de l'utiliser... aucune excuse... rien... est ce que je deviens folle ou quoi ? il m'interroge du regard... il ne comprend pas...  
    moi non plus, je ne comprends pas ce qui me prend, j'hausse un petit peu la voix : « sors, laisse moi ! »  
    il reste immobile... je murmure « s'il te plait, laisse moi. »  
    il sort...sans poser de question... je ne mérite pas un Maître comme lui... je pousse le verrou de la porte derrière lui, m'effondre sur le carrelage, et je fonds en larmes... juste des larmes de stress que je retiens depuis trop longtemps... des larmes que j'ai retenues, pendant que Lucie laissait sortir les siennes... comme une éponge, j'ai absorbé son chagrin... pourquoi est ce que je suis comme ça ? comme une éponge ? pourquoi les sentiments de ceux qui m'entourent m'assiègent, comme ça , et me font mal ? pourquoi ? je pleure pendant une bonne demie heure, en silence... une fois que toutes mes larmes sont sorties, je réalise l'ampleur de ce que je viens de faire... j'ai pris la marque de l'autorité de mon Maître entre ses doigts, notre cravache, et l'ai jetée sur le sol... j'ai utilisé le safe word comme ça, pour rien, sans raison... je lui ai dit « sors ! » , comme si je ne le respectais plus...  
    qu'est ce qu'il va penser ? je commence à prendre réellement peur... je ne veux pas le perdre... des marques d'insoumission , j'en ai déjà eu envers lui, des petits coups de rébellion, des petites erreurs... mais là... est ce que je n'ai pas été trop loin ? je tremble... je voudrais pousser cette porte, et me jeter à ses pieds pour lui demander pardon. je reste plusieurs longues minutes debout derrière la porte, incapable de l'ouvrir... je ne sais pas comment demander pardon... je ne sais pas comment lui expliquer tout ce qui m'est passé par la tête, en quelques minutes... je regrette tellement... d'être aussi impulsive... d'agir sans réfléchir...  
    lorsque, enfin, je pousse la porte, il se lève... je n'ose pas croiser son regard... je ne peux pas... je m'agenoue devant lui... je tremble... je ne sais pas quoi dire... pourtant, il attend que je dise quelque chose, il faut que je me bouge, là... les secondes passent, comme autant de poussière dans le sablier qui risque de me séparer de lui...  
     
    « pardon Monsieur. »  
     
    il ne dit rien, ne bouge pas...  
    « je regrette tellement... » les mots qui fusent dans mon esprit n'arrivent pas à passer la barrière de mes lèvres...  
    j'aperçois, sur le sol, à côté de moi, notre cravache... il l'a sûrement jetée là quand je lui ai dit de sortir... comment je peux être aussi nulle ? comment...  
    du bout des doigts, je la saisis, et, toujours le regard baissé, je la lui tends, comme il m'a appris, il y a longtemps... je reste plusieurs minutes, les minutes les plus longues que je n'ai jamais vécues, à genoux sur le sol, à lui tendre cette cravache... mon courage s'amenuise à mesure que les minutes passent... pourtant, il me semble que ce geste traduit tous les mots qui ne veulent pas sortir de ma gorge... je tremble... lorsque, enfin, je sens ses doigts frôler les miens et la cravache quitter la paume de mes mains, mon cœur bat plus vite qu'un feu d'artifice dans ma poitrine... je voudrais sauter de joie, crier merci... merci à dieu, même si j'y crois pas, merci à.... j'en sais rien... merci à lui, simplement à Lui !!!!! mais... je reste immobile et silencieuse à ses pieds... offerte...  
    ses doigts passent sous mon menton et relève à lui mon visage... je croise son regard... j'y trouve la bienveillance, la sévérité, la justesse et la pureté qui m'ont offerte tout naturellement à lui... mes yeux clignent, encore embués et rougis de larmes... il me sourit... passe ses doigts sur mes paupières pour sécher mes larmes...  
    « je crois qu'il va falloir une punition exemplaire, pour un comportement tel que celui là. tu ne crois pas nina ? »  
    je fais oui avec la tête, et je lui souris... je suis tellement heureuse... je me moque bien de la punition à venir...  
     
    sagement, je me relève, et prends la direction de l'escalier qui mène à « notre pièce ». une boule d'angoisse vient de s'envoler de mon ventre... tout va bien...  
    alors que je pose le pied sur la première marche, sa main se pose sur mon épaule : « non, pas ce soir nina. demain. »  
    je lui souris, tellement contente qu'il reste ici, avec moi, demain. normalement, il devait partir...  
    « je te déposerai chez Patrick avant de partir. »  
    je lui jette un regard.... quoi ? qu'est ce qu'il vient de dire ? comment ça, chez Patrick ? mon souffle vient de se couper... de quoi il parle ?  
    devant mon air affolé, il sourit, l'air amusé : « on a bien dit une punition exemplaire, non ? »  
    je ne sais pas quoi penser... pourquoi il ne peut pas me punir lui même, comme d'habitude ? il sait bien que cet homme me fait peur... il ne m'a jamais laissée seule chez lui, sans rester à mes côtés... j'ai peur... j'ouvre la bouche, pour protester, mais il ne m'en laisse pas le temps.  
    « tu le mérites nina, non ? » je fais non avec la tête... mais, la vérité, c'est qu'il a raison, ce soir, j'ai été trop loin, je le sais.  
    son ton se durcit, et son regard sur moi est sans appel :  
    « ton comportement, je ne l'accepte pas. tu le trouves acceptable, toi ? »  
    j'hésite... non... bien sûr que non, qu'il ne peut pas l'accepter... il a raison, et je le sais bien... je murmure « non Monsieur. »  
    « bien. tu n'as pas envie que ça se reproduise alors, n'est ce pas ? »  
    je reste silencieuse... non... je n'ai pas envie... moi tout ce que je veux c'est le rendre fier de moi, être la meilleure soumise de toutes les soumises de la terre entière.... même si... j'en suis encore loin...  
    je baisse les yeux.... « non Monsieur. »  
    « bien. tu vois qu'on est sur la même longueur d'onde. »  
    le silence envahit la pièce... je ne trouve rien à rajouter... tout est dit... mais... pourtant j'ai toujours aussi peur...  
    tout doucement, il me prend contre lui...je me laisse aller... la peur ne me quitte pas mais... j'ai confiance...  
    sa voix se radoucit... enfin...  
    « tu vas voir ma petite nine, Patrick va prendre le temps de te remettre sur les rails, et, demain soir, je serai fier de toi... »  
    je souris... je m'en remets à lui... on verra bien... tant pis... j'obéirai à Patrick, je serai ce qu'il veut que je sois, et, demain soir, tout sera oublié, ma bêtise, mon impulsivité , tout.  
     
    le soir, alors que je me dirige vers ma place, sur le sol, au coin de la chambre, il m'autorise d'un regard à venir près de lui... un sourire de bonheur s'affiche sur mon visage, je me love entre ses bras... sa chaleur m'envahit, et, alors que sa respiration s'est endormie depuis plusieurs quarts d'heure, moi, je suis toujours éveillée... silencieuse et immobile contre lui... pensant à demain... une boule de peur ne me quittant plus... finalement, la fatigue de la journée finit par avoir raison de moi, et mes yeux se ferment, effaçant mon angoisse dans la chaleur de son corps...  
     
    c'est un rayon de soleil encore timide posé sur mes yeux qui me fait émerger... les rideaux sont ouverts, et je suis seule, blottie nue entre nos draps...  Je jette un coup d'œil au réveil... il est 7H05. j'entends des bruits de vaisselle dans la pièce... je me décide à sortir du cocon de chaleur où je suis emmitouflée... j'enfile une nuisette, et je pousse la porte... mes cheveux sont en désordre, et mes yeux encore engourdis de sommeil... je lui souris...  
    il s'approche de moi, et dépose un baiser sur mon front... je me serre un instant contre lui... il me repousse, doucement...  
    « allez, va vite manger un morceau , il te faut des forces pour aujourd'hui ma toute belle. on part à 8heures moins le quart »  
    je jette un coup d'œil à la table... je coupe un morceau de pain, et le glisse dans ma bouche... je crois que rien d'autre ne passera... j'ai bien trop peur...  
    je file à la salle de bain, prends une douche rapide, démêle mes cheveux... un coup de maquillage, tout léger... je reste quelques minutes à regarder mon reflet dans le miroir... pensive... craintive, surtout...  
    la porte s'entrouvre : « allez nina, dépêche toi ! » bien malgré moi, je lui jette un regard de reproche... j'ai pas envie qu'il me brusque... j'ai déjà assez peur comme ça...  
    j'enfile des chaussures simples, et le rejoins rapidement.  
    il a l'air agacé, sûrement qu'il ne veut pas être en retard pour les RDV du boulot.  
    « allez ! quel chamalo c'est pas possible ! » il me pousse doucement dehors, et ferme la porte à clef derrière nous...  
     
    la voiture démarre... la peur commence à m'envahir pour du bon, à brouiller mes pensées... j'ai peur de cette journée, peur de cet homme, peur de ce qui va se passer...  
    j'ai envie de dire toute ma peur à mon Maître, peut être même d'essayer de gagner son pardon, encore une fois, en désespoir de cause... je m'en veux tellement d'avoir été aussi stupide hier soir... je voudrais pouvoir remonter le temps, et tout effacer... je le regarde discrètement, tentant de rassembler mon courage, pour demander pardon, encore une fois... peut être que je pourrai échapper à ma sanction, si je demande pardon, une fois de plus.  
    il appuie sur le bouton de l'autoradio... et allume une cigarette... il accélère un peu... comme pressé de se débarrasser de moi pour aller vaquer à ses occupations... j'ai peur...    
    la campagne défile sous mes yeux... mais je ne vois plus rien...  
    lorsque le bruit du gravier envahit la voiture, je sors de mes pensées... une peur panique commence à m'envahir... mon cœur bat beaucoup trop vite, comme s'il allait s'arrêter d'une seconde à l'autre... la voiture s'immobilise.  
    « allez ma nine, descends. » je reste un moment immobile, comme paralysée par la peur.  
    il hausse un peu le ton : « allez, dépêche toi. » comme un automate, j'obéis...  
     
    je le suis jusqu'au petit porche en bois... le mistral est glacé, comme s'il voulait se venger de l'hiver que nous n'avons pas eu...  
    « attends moi là deux minutes. » la porte s'ouvre, il entre... moi, je reste dehors... le temps me paraît durer des heures... je jette un regard distrait autour de moi... des champs... des champs... et des champs... des toutes petites plantations de cannabis, par ci, par là, une pelouse jaunie, une voiture grise, abîmée sur le côté, deux immenses saules pleureurs... une route mal goudronnée, au loin, sur laquelle aucune voiture ne passe... et un pneu noir, accroché à la branche d'un arbre mort, comme si des enfants avaient un jour joué ici...  
    le vent est gelé, je resserre ma veste autour de moi... je m'éloigne juste de quelques pas... le bois grince sous mes pieds... le ciel est encore rosi par le soleil qui se lève... de longues traînées roses de nuages, qui le traverse jusqu'à l'horizon... je commence à trembler... c'est le froid, ou la peur ? je pense que c'est le froid, car je commence à me calmer, tout doucement...  
     
    enfin, la porte s'ouvre à nouveau... c'est Lui.... je lui souris, essayant de paraître forte...  
    je le rejoins, j'entre , les jambes tremblantes sous moi... Patrick est au milieu de la pièce... une expression sévère sur le visage... les larmes me montent aux yeux... je ne suis pas sure d'être assez forte... je jette un dernier regard à mon Maître, espérant trouver sur son visage un indice, qui me laisserait penser qu'il va peut être changer d'avis... mais... rien...  
    il passe une main dans mes cheveux... sa douceur à elle seule suffit à laisser échapper les larmes que je retenais...  
    ma voix tremble, je murmure «  pardon Monsieur. » il pose un baiser sur mes lèvres... fixe ses yeux dans les miens :  
    «  ce soir, tout sera oublié nine. »  
    je fais oui avec la tête, et le regarde s'éloigner... la porte se referme derrière lui... un sanglot se bloque dans ma gorge.  
    derrière moi, je sens la présence de Patrick... je me retourne. son regard est dur, sur moi. je voudrais partir tout de suite.  
    « déshabille toi. »  
    je reste un instant immobile... puis, un par un, je retire mes vêtements ... il me fixe, ne me lâchant pas du regard... j'ai honte... tellement honte... en présence de mon Maître, tout était différent, mais là... je suis tellement seule... mon corps nu devant lui, je garde les yeux baissés, et les bras le long du corps...  
    « suis moi. » j'obéis... la peur m'assiège par vague... il me conduit jusqu'à une petite pièce, au bout de laquelle il y a un bac à douche... il me pousse, sur la porcelaine froide... il allume l'eau.... qui est glacée...  sans plus de précautions, il dirige le jet puissant sur ma peau... très vite, je suis gelée... le jet agresse chaque centimètre de ma peau, n'épargnant aucun endroit... il insiste tout particulièrement sur mes seins, qui pointent à cause du froid, sur mon visage et sur mon intimité... graduellement, l'homme augmente la pression de l'eau. A présent , il me semble que ce sont de petits couteaux glacés qui envahissent mon corps... je me laisse faire, restant aussi immobile que possible... je tremble des pieds à la tête...  
    lorsque, enfin, il coupe l'eau, mon cœur bat trop vite, et ma respiration s'est affolée... je me calme tout doucement... il ne me laisse pas plus de quelques secondes.  
    « tourne toi. » j'obéis. je ferme les yeux... j'ai froid, et j'ai peur... je n'arrive plus à penser... lorsqu'il passe ses doigts entre mes fesses, je sursaute, et me retourne, le fixant d'un regard insolent... personne à part mon Maître n'a le droit de me toucher... je ne peux pas... je ne veux pas... une gifle me fait baisser le regard... puis une deuxième, qui s'abat au travers de mon visage...  
    « j'ai dit tourne toi. » sa voix est si dure que je prends peur, et obéis. il écarte violemment mes fesses l'une de l'autre, et glisse sans douceur quelque chose de glacé dans mon petit trou... soudain, l'eau gelée envahit mon ventre... j'essaie de me dégager, il me retient par mes cheveux... je ne bouge plus... l'eau s'écoule à une vitesse incroyable à l'intérieur de mon ventre... J'ai l'impression que celui ci s'arrondit de seconde en seconde...  
    lorsque, enfin, il retire le jet, j'ai terriblement besoin de me vider... d'ailleurs, l'eau commence à s'évader d'elle même. j'ai si honte... sans ménagement, il tire mes cheveux vers le bas, et me force à m'accroupir... mon ventre est si douloureux que je me vide instantanément...  
    il a l'air satisfait, une expression cruelle et victorieuse sur le visage... à peine l'eau évacuée, il me relève, enfonce à nouveau le jet dans mon ventre, et relance la pression. mon ventre se durcit à nouveau... je respire si vite que j'ai l'impression que je vais étouffer... il semble vouloir faire durer le supplice plus longtemps que la première fois, ou peut être que c'est moi qui le supporte moins bien... je gémis... il m'ignore, et augmente encore la pression de l'eau. lorsque mon ventre est si douloureux que je cesse de respirer, il retire le tuyau, et me force une fois encore à m'accroupir... mes forces semblent s'évader en même temps que l'eau... il me relève, et s'apprête à renouveler une troisième fois l'opération... j'essaie de me débattre, je n'en peux plus . il claque violemment mes fesses, et enfonce de force le tuyau en moi, pour la troisième fois... pendant qu'il me remplit, longuement, en prenant tout son temps, il presse sur mon ventre avec sa main, pour que la douleur se diffuse par vagues jusque dans mes reins... je gémis...  
    «  ta gueule. je veux pas t'entendre. » pour me punir, il augmente la pression de l'eau...  
    au moment où il me force encore à m'accroupir pour que je me vide, mes forces me quittent, et je tombe à genoux sur la porcelaine froide, laissant l'eau s'enfuir sur mes jambes... je sanglote de douleur, à genoux à ses pieds...  
    « tu fais moins la fière hein maintenant, sale chienne ? »  
    il lâche enfin mes cheveux, je m'effondre sur le sol... il me jette une serviette.  
    « sèche toi, et sors » il claque la porte derrière lui.  je reste quelques minutes sur le sol, j'essaie de me calmer... puis, je me sèche, frictionnant ma peau pour essayer de me réchauffer... lorsque je pousse la porte, pour sortir, il est là, debout , à m'attendre.  
    il m'ordonne de le suivre...  
    dans la pièce où il m'a conduite, il y a une simple table, avec deux petits anneaux d'un côté. sans ménagement, il me pousse vers le bord de la table, me force à me pencher sur la table, les jambes à moitié dans le vide, et noue mes poignets aux anneaux... dans cette position , mes fesses ressortent insolemment, et je suis à sa merci... il s'approche de mon visage, je plisse les yeux, pour me protéger, craignant une gifle, mais il place ses doigts de chaque côté de ma bouche, pour me la faire ouvrir, et y enfonce un énorme bâillon boule. ma bouche est grande ouverte, je ne peux plus émettre un son...  
    je tremble de peur, craignant ce qu'il va faire... il se place derrière moi, écarte d'une main mes fesses, et joue avec mon petit trou, rendu déjà terriblement sensible, à cause des violents lavements qu'il m'a fait subir... tout mon corps se contracte... mon Maître sait bien à quel point je suis douillette, de ce côté là, il s'y prend toujours avec douceur, mais lui, il ne sait pas...  
    « t'as intérêt à te détendre ptite salope, parce que je te jure que je vais pas y aller par 4 chemins. »  
    j'ai envie de supplier, mais ce sont juste de stupides petits gémissements qui s'échappent de ma gorge, à cause du bâillon boule.  
    il me contourne, et place devant mes yeux quelque chose qui ressemble à un gode mais... qui est en bois... rigide, et rugueux... et... trop gros pour être un gode...  
    il promène lentement l'objet sur mon visage.  
    « je te promets que quand tu vas sortir d'ici tu te chieras tellement dessus de revenir que tu vas filer droit sale chienne. »  
    il presse fort sur mes reins, pour que je reste immobile... je sens quelque chose essayer de forcer mon petit trou... je gémis... je reconnais l'objet... des larmes de peur s'échappent de mes yeux... il claque violemment mes fesses  
    « détends toi ! de toutes façons ça rentrera. à toi de décider si ça doit te défoncer ou pas... »  
    je me force à respirer calmement, à essayer de me détendre... d'un seul coup, je sens l'objet forcer l'entrée... la douleur me scie en deux... il s'enfonce, centimètres par centimètres... l'homme semble pousser de toutes ses forces... j'ai si mal que j'ai cessé de respirer... l'homme pousse, toujours plus loin, comme s'il voulait m'ouvrir en deux... je serre fort les poings...  
    enfin, je sens la progression s'arrêter... on dirait que l'objet est entré au plus profond de mon ventre... la douleur me paralyse, je suis incapable du moindre geste...  
    l'homme me relâche... je reste immobile, haletante... je sens qu'il place sur mes lèvres intimes deux pinces... mais la douleur précédente est si présente que je les sens à peine... j'ai eu si mal que, à cause, du bâillon, je me suis mise à baver... je me sens sale et méprisable... je regrette tellement...  
    il me contourne à nouveau, se place face à moi.  
    «  Je suis persuadé qu'en rentrant chez ton Maître, tu vas être la plus douce et la plus exemplaire des soumise, n'est-ce pas ? »  
    je lui jette un regard noir... ça semble l'amuser, il s'éloigne, et claque la porte derrière lui, me plongeant dans une obscurité totale...  
    je reprends doucement mon souffle... j'essaie de respirer du mieux que je peux par le nez, je me force à arrêter de pleurer, car , si je pleure trop, j'ai peur qu'avec le bâillon, je ne m'étouffe...  
    l'objet reste bien tanqué en moi, sûrement à cause de sa texture... je commence à percevoir très nettement la douleur des pinces... la position est inconfortable, je ne peux pas me reposer sur mes pieds, qui sont juste à quelques centimètres du sol...  
    le noir devient vite mon ami, et j'arrive à distinguer quelques formes autour de moi... ça me rassure, et je reprends doucement mes esprits... je voudrais tellement que mon maître soit là...  
    j'imagine à quel point j'ai dû le décevoir pour qu'il décide que ce serait cet homme qui allait me punir... aussi sauvagement... je ne me savais pas capable de supporter tout ça... j'aurais voulu vivre ça avec lui, avec mon Maître adoré... je me sens frustrée... et tout ça, c'est ma faute... l'homme me laisse longtemps, seule, dans la pièce sombre... plusieurs heures, je pense... les crampes envahissent tout mon corps... ma bouche , surtout, avec le bâillon... la douleur en devient insupportable... il fait ça exprès... sûrement pour que je cogite... et bien il a gagné... je cogite... je pense uniquement à mon Maître... au bonheur de le retrouver, ce soir, quand cette journée sera passée... à son air déçu, hier, devant ma stupidité inexpliquée...  
     
    lorsque, enfin, au bout d'une éternité, l'homme revient, je le supplie du regard, pour qu'il fasse cesser mon calvaire.... je me moque de ma fierté, je veux juste que tout s'arrête... mais... il tient entre ses mains un martinet... court... aux lanières fines... je soupire... l'homme retire doucement mon bâillon... je gémis... la douleur assiège toute ma mâchoire... je ne dis rien, ne proteste pas... cette sanction, je l'ai méritée... il me contourne, et je sens une douleur irradier tout mon ventre... il est en train de retirer l'énorme gode de bois de mon ventre... je serre fort les dents, pour m'empêcher de crier... tout tourne autour de moi... la douleur me rend folle...  
    lorsque l'objet m'a quittée, j'ai l'impression d'être ouverte en deux, comme si l'air pouvait entrer dans mon corps...il retire les pinces...  
    je respire trop vite... il caresse doucement mes fesses... il pose un bandeau sur mes yeux... l'obscurité m'envahit à nouveau... j'ai peur...  
    « je suis sûr que ton Maître est fier de toi... »  
    c'est comme si le temps s'était figé, à cette simple phrase... l'homme que je considérais comme mon bourreau devient mon allié... lorsque le premier coup de martinet claque sur mes fesses , un cri aigu de surprise et de douleur s'échappe de mes lèvres...  
    « imagine qu'il est là... qu'il te voit... qu'il te regarde... »  
    j'imagine... mon intimité s'humidifie... un nouveau coup claque mes fesses... je crie, mais c'est un cri à la limite de la douleur et du plaisir...  
    « imagine que c'est lui qui colore ta peau... imagine, petite soumise... »  
    derrière le bandeau, à travers les kilomètres qui nous séparent, le visage de mon Maître m'apparaît... les coups s'enchaînent, de plus en plus appuyés, de plus en plus cinglants... léchant mon anus encore béant...  
    « qu'est ce que tu voudrais lui dire, à ton Maître, nina ? qu'est ce que tu voudrais lui dire ? »  
    les sanglots de douleur montent dans ma poitrine...  les coups se déchaînent sur mes fesses, zébrant chaque centimètre de ma peau... j'essaie d'articuler... ma mâchoire est encore douloureuse... je n'y arrive pas...  
    lorsque, d'un seul coup, les coups cessent, les mots sortent de moi comme toute la douleur accumulée, entrecoupés par mes sanglots, haletants...  
    « il est tout ce que j'ai, le seul pour qui je vis... le seul qui me reste... il est ma lumière...... ». très vite, mes mots se noient dans mes larmes, comme trop réels, comme sortis de trop loin, comme s'ils sonnaient trop comme une vérité purifiée par la douleur...  
    j'entends les pas de l'homme, qui s'éloigne... d'une douceur incroyable, des doigts retirent mon bandeau... et, avant que j'ai eu le temps de réaliser... Ses lèvres se posent sur les miennes... je lui souris... il est là... mon Maître... nous sommes déjà le soir ? tout a été si vite...  
    sans bruit, il me contourne, et, tout souplement, enfonce son sexe dans mon anus encore palpitant de douleur... la douleur a tout anesthésié, je le sens à peine aller et venir en moi... je le sens à peine déverser sa semence bouillante dans mon ventre...  
    il me détache, je me relève, je tiens à peine sur mes jambes...je sens qu'il passe un onguent apaisant sur la peau rougie de mes fesses... je me laisse faire, détaillant chacun de ses gestes de mon regard...  il m'enveloppe dans une couverture fine, douce, et chaude... me soulève ... je ferme les yeux, me laisse aller dans ses bras...  
    il m'emmène... chez nous... je niche mon visage dans sa nuque... dans sa douceur...dans sa chaleur... dans son odeur... il est ma lumière...  
     

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