• Je mourrais sans Lui.

    J'entre et sors plusieurs fois de la cabine d'essayage, sous son regard tantôt brillant, tantôt déçu... je m'amuse à prendre des poses suggestives quand la vendeuse regarde ailleurs... ça le fait sourire, il détaille mon corps avec envie, et j'adore ça...  
    Je fais ma gamine, essaie des tenues de p'tite racaille, et lui jette un regard de mini killeuse, derrière les mèches de cheveux qui reviennent toujours sur mes yeux, pour le faire rire... j'adore quand son visage s'éclaire, j'adore être son soleil, j'adore son sourire et son regard qui s'allume... j'adore aussi le faire languir, sentir son envie quand... on ne peut pas... à ce moment là, c'est moi qui commande...
    j'adore voir son visage rajeunir , et j'adore quand il mordille son pouce, pour faire mine de rien, lorsque je vais poser un bisou distrait sur ses lèvres, et en profite pour effleurer son sexe à travers le tissu de ses vêtements...  
    au moment où je me rhabille, prenant bien soin de dissimuler mon collier et ma chaînette sous mes vêtements, par peur du regard des autres, juste avant que j'ai le temps de m'emmitoufler dans ma veste chaude, pour sortir, il se glisse discrètement dans la cabine, et passe ses doigts sous mon chemisier, pour pétrir précipitamment  mes seins, puis m'entraîne au dehors, me tenant par la taille... la vendeuse fait la moue, on n'a rien acheté... moi, je me love contre lui, et je ferme les yeux...
    les rues glacées de mistral et sans couleur voient défiler nos deux silhouettes, collées l'une contre l'autre... et moi je me sens bouillante et colorée...  
    au moment où l'on passe devant une porte grise, il ralentit... hésite...
    il me fixe un instant dans les yeux...surprise, je l'interroge du regard... son regard reste vide de réponse...  
    « viens, suis-moi, juste une affaire à régler. »
    Il pousse la porte... je suis déçue... cette journée devait n'être qu'à nous... mais je ne dis rien...  
    A l'intérieur, il fait chaud... chaleureux... deux hommes sont accoudés sur un petit bar, ils ont l'air un peu ivres...pas trop...
    « tu m'attends là nine. » je fais oui de la tête, m'appuie sagement contre le mur, et le regarde s'éloigner dans la pièce... il frappe à une porte, un homme sort, ils commencent à parler... je détourne les yeux, je sais bien qu'il n'aime pas trop que je me mêle de ses affaires...  
    Il  me semble un instant qu'ils s'engueulent un peu, l'homme hausse la voix, je le regarde haineusement, il ne me voit pas... je ne supporte pas que l'on puisse hausser la voix sur mon Maître.  Mais, très vite, ils rient, et je me détends...  
    je m'ennuie un peu... les deux hommes sur le bar me regardent, je suis gênée, je n'aime pas attirer l'attention... je piétine doucement sur place, le regard fixé sur le sol... je resserre ma veste autour de moi, même s'il fait chaud ici, ne serait-ce que pour m'assurer que ma chaînette est bien cachée,  et me dissimule un peu mieux derrière mes cheveux, le visage baissé. Leur conversation s'éternise...
    enfin, mon Maître me fait signe d'approcher. Je le rejoins immédiatement. Une fois à ses côtés, je l'entends dire à l'homme.
    « voilà, je te présente nina. » poliment, je dis d'une voix basse « bonjour Monsieur » et lui souris. je suis mal à l'aise, cet homme a un regard sur moi que je n'aime pas... il me détaille de bas en haut, sans me répondre. Il a l'air... c'est bête à dire mais... il a l'air supérieur d'un Maître, que celui à qui je suis prend parfois... instinctivement, je baisse les yeux... j'ai un peu peur... est ce que mon Maître lui a parlé de moi ? pourquoi il me présente ? il lui a dit quoi ? que je suis sa nièce ? comme il dit souvent, à cause de la différence d'âge... que je suis son amie... qu'est ce qu'il a dit ? mon cœur bat trop vite... j'ai peur... peur de ces histoires de « partage », de « prêt » de soumise, dont j'ai entendu parler... peur d'être contrainte de faire quelque chose dont je n'ai pas envie... peur de le décevoir...  
    L'homme tend une main vers mon visage, pour toucher ma joue, j'ai un mouvement de recul, et lui jette un regard agressif... j'espère que mon Maître ne s'en est pas rendu compte...
    Il réitère son geste, je fais un pas en arrière, je ne veux pas qu'il me touche, je bute sur le buste de mon Maître, derrière moi...
    L'homme me regarde un instant, d'un regard sévère, que je n'arrive pas à soutenir bien longtemps... puis il se met à rire, de bon cœur, et s'adressant à mon Maître
    « ba t'es pas sorti de l'auberge avec c'te gamine là ! »
    Cette fois ci, j'en suis sure, il n'est pas sans connaître la nature de mes relations avec mon Maître... la honte me submerge, si je pouvais, je disparaîtrais... mais je ne peux pas...
    Je jette un regard discret à mon Maître, il a l'air contrarié, énervé...  
    « va m'attendre dehors nine. » sa voix est froide, calme et autoritaire. Comme un électrochoc...
    Je m'attarde un instant sur ses yeux, espérant y trouver sa bienveillance habituelle, mais ils restent désespérément durs et vides. Sans demander mon reste, je jette un dernier coup d'œil à l'homme, et, sans dire au revoir, je file à pas rapides vers la porte... l'air frais du dehors agresse mes poumons... je reprends mes esprits, me calme doucement... sans m'expliquer pourquoi, j'ai eu réellement peur.  
    Je patiente devant la porte, immobile ; le froid envahit vite tout mon corps...  
    Enfin, la porte s'entrouvre... c'est Lui. Je lui souris, prudemment. Il ne me rend pas mon sourire...
    « allez, on y va. » sa voix est plus froide que le mistral qui glace mon visage... à ses côtés, je suis avec peine son pas rapide. Le regardant discrètement de côté, je me sens fragile et vulnérable... je voudrais tellement un regard... une parole... n'importe quoi mais quelque chose... je prends la mesure de son contrôle sur moi, de sa puissance sur moi... quand nous arrivons enfin a sa voiture, il démarre, toujours sans un mot...  
    Il roule plus vite que d'habitude... trop vite... sans faire de bruit, je boucle ma ceinture... et enfonce mes ongles dans le siège... le trajet me semble durer des heures, l'ambiance est lourde... je n'ose pas lui sourire... je n'ose pas lui parler...
    Lorsque, enfin, il se gare, je le suis jusqu'à l'intérieur... une fois dedans, toute en douceur, je dépose un baiser au creux de sa nuque... il me repousse
    « va a ta place nine. » les larmes sont en train de monter en moi, je ne supporte pas son indifférence... elle me terrifie. Je n'obéis pas, et viens doucement me lover contre son épaule.  
    Il me repousse plus brutalement. « t'es sourde ou quoi ? » une gifle, à laquelle je ne m'attendais pas, atterrit brutalement sur ma joue engourdie par le froid... il saisit mon avant-bras, et, sans ménagement, me traîne dans la chambre et m'attache, par ma petite chaînette. Deux autres gifles viennent s'abattre durement sur mes joues...Il claque la porte derrière lui, me laissant dans une semi pénombre.
    Quand il quitte la pièce, je réalise que, dans son empressement, il n'a même pas bouclé convenablement la fermeture de la chaînette, et que je ne suis pas attachée.  
    De moi-même, machinalement, je boucle comme il faut la chaînette... et m'assois sur le sol... je porte mes mains à mon visage... mes joues sont endolories... j'ai mal...les sanglots ne tardent pas à venir... je me replis sur moi-même, le visage entre mes genoux, et étouffe mes pleurs entre mes doigts pour ne pas faire de bruit...
    Je m'en veux tellement... qui était cet homme ? pourquoi mon Maître m'a emmenée là bas ? pourquoi il faut toujours que j'ai des réactions stupides ? pourquoi il me laisse seule ?  
    Est-ce que je survivrais , s'il m'abandonnait ? cette dernière question, dont la réponse sonne en moi comme une évidence, fait redoubler mes sanglots... je sens au creux de moi cette angoisse, ce sentiment d'étouffement, caractéristique de la crise d'asthme... je me force à cesser de pleurer, à me calmer... à reprendre mon souffle... je respire tout doucement...  
    Il faut absolument que je me calme... je ferme les yeux... je respire mal...  
    La crise ne dure pas trop longtemps, je crois, et, quand je commence à respirer mieux, je ne sais pas vraiment depuis combien de temps je suis seule ici...
    Je reste blottie contre le mur, silencieuse, attendant qu'il vienne, guettant le moindre son...  
    Enfin, ses pas se rapprochent... je relève le visage, un mélange de hâte et d'appréhension m'envahit. La porte s'ouvre, la lumière m'éblouit un moment...  
    Je surveille la moindre expression sur son visage... il s'approche de moi, défais la boucle de ma chaînette, et m'aide à me relever. Je reste le visage baissé.  
    Il passe une main tendre et protectrice dans mes cheveux... c'est comme si l'air revenait en moi... une bouffée de bonheur me submerge, je retiens avec peine les larmes de soulagement qui essaient d'envahir mes yeux...  
    « suis moi. » sa voix se fait douce, son regard aussi. Mes jambes tremblent, j'obéis.  
    Je sais que je lui ai fait honte... j'ai bien compris que cet homme était certainement comme lui... peut être même a-t-il une soumise... une femme... plus belle et plus femme que moi... plus résistante, plus courageuse... plus docile... et moi, comme une imbécile, je lui ai fait honte... pour une fois qu'il me montre, telle que je suis... j'ai eu peur... alors qu'il ne me demandait rien... rien du tout... je m'en veux tellement...
    Il baisse les yeux vers moi... je vois bien qu'il est déçu... je me déteste...  
    Il me sourit... j'essaie de lui rendre son sourire, mais le cœur n'y est pas... il mérite tellement mieux que moi...  
    « c'est pas grave nine. Ne pleure pas. D'accord ? »  
    Ses mots, sa douceur, font trembler chaque cm² de ma peau... j'ai tellement besoin de lui... je voudrais demander pardon, lui dire à quel point je suis désolée, mais je n'arrive pas à sortir un mot...  
    « tu vas aller au coin, comme ça, la prochaine fois, tu réfléchiras un peu plus avant d'être aussi impulsive, d'accord ? » je fais oui avec la tête.  
    « merci Monsieur. » ma voix est à peine audible... je jette un coup d'œil vers le coin, il y a posé le manche à balai, sur le sol, soutenu de chaque côté par deux petits livres... juste devant, sur le carrelage froid, deux petites bougies, noires, en forme de cœurs... dont la flamme danse insolemment... j'ai peur, mais suis heureuse d'être punie... puisque ça signifie que je vais être pardonnée. Sagement, je retire mes vêtements, sous son regard satisfait, et me dirige vers le manche du balai. Je m'agenoue prudemment dessus, sachant ce que j'ai à faire, puisque j'ai déjà été punie de la sorte... le principe de la sanction, c'est simplement que la douleur sous les genoux s'accentue à mesure que le temps passe, puisque le balai les scie en leur milieu... inéluctablement.... A côté de ça, les bougies dansent sous les mollets, pas assez prêt pour brûler réellement la peau, mais juste assez prêt pour que la douleur soit là...  je prends docilement ma place au milieu de ce stratagème, le regard baissé, face au mur... il s'approche doucement, me contourne, s'accroupit devant moi, et klippe une pince sur chacun de mes tétons... la douleur m'envahit... je ferme les yeux... il me tend deux gros dictionnaires, je tends mes avants bras devant moi, et il les pose dessus... je les soutiens... sans difficulté, pour le moment... il dépose un baiser sur mon front...
    « tu es très belle. On a tout notre temps, tu sais, on n'est pas pressés. J'aurais pas du m'énerver contre toi. tu me pardonnes ? » je reste interloquée. C'est le monde à l'envers. Mon maître me demande pardon !!!!  
    « bien sur Monsieur ! » je lui souris, oubliant ma douleur... me perdant dans son regard... il s'éloigne, après une dernière caresse sur mon visage... ma joie me submerge... je suis tellement heureuse... j'en oublie presque ma sanction, pour punir mon insolence...
    Pas très longtemps... le poids des dictionnaires sur mes bras est de plus en plus présent... mes épaules me tirent, j'ai du mal à garder la position... le manche du balai semble vouloir rentrer dans mes jambes, les bougies lèchent ma peau... et les pinces sur mes tétons irradient tout mon corps de douleur... je reste sagement immobile, essayant de me maîtriser... malgré la douleur, je suis encore sous le coup de Sa douceur, et je suis heureuse...je me redresse...  
    Mes bras commencent à flancher... il faut que je tienne... il est sûrement en train de me regarder...j'ai beaucoup de mal à garder la position... cette sanction est très dure, et se durcit à mesure que le temps passe... je me concentre, pour oublier la douleur... j'ai si mal... mes forces m'abandonnent... il faut que je tienne... mes pensées s'emmêlent... j'ai déçu mon Maître... mon Maître m'a demandé pardon... Mon Maître... j'ai tellement besoin de lui... je mourrai sans lui...
    Je n'en peux plus... les dictionnaires semblent s'alourdir de seconde en seconde... mes genoux vont cuire... je commence à trembler, d'épuisement... je n'en peux plus...
    J'ai mal... je ne vais plus tenir... il faut que je tienne... je panique... je suis à la dérive... il faut que ça s'arrête...  les quarts d'heure passent...
    Je respire trop vite... j'ai peur... peur de me louper, encore ! peur de ne pas tenir assez longtemps...  
    Enfin, je l'entends se rapprocher... il me contourne... me regarde... je relève les yeux vers lui...
    « ça va ? » je fais non avec la tête.... Non , ça va pas, j'ai trop mal, j'ai dépassé mes limites, ça suffit...  
    Je murmure « j'en peux plus, Monsieur. » je tiens, encore quelques secondes... pourvu qu'il m'entende, pourvu qu'il dise que c'est fini... juste quelques secondes... il me sourit, récupère sur mes bras les dictionnaires, la pression s'arrête d'un seul coup, j'ai mal aux dos, mal aux épaules... il retire les pinces, la douleur irradie tout mon corps... je gémis...  
    « je suis fier de toi nine. » cette simple phrase suffit à me remplir de bonheur...
    Il me relève... mes jambes, ankylosées, sous mon poids, se déplient douloureusement... deux marques rougeâtres, souvenir des bougies, s'imposent sur ma peau... il me prend contre lui... je me laisse aller, je sanglote doucement, au creux de sa chaleur...  
    Il caresse ma nuque et mes cheveux... me soulève... j'enroule mes jambes autour de lui... il me plaque en douceur contre le mur... et, sans plus attendre, il me pénètre de toute sa longueur... je gémis de plaisir... ses vas et viens se font lents et doux, en moi... je me cambre pour l'accueillir plus profond... il jouit, silencieusement, au creux de moi...  
    Je love mon visage sur son épaule, et d'épuisement, je m'endors contre lui. Je mourrais sans Lui...
     


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