• L'album photo.

    C'est presque la fin de la nuit lorsqu'il accepte enfin de me laisser le volant. Ses yeux se ferment malgré lui, et notre idée de passer par "la campagne" pour rentrer n'était peut-être pas la meilleure. C'est la deuxième fois qu'il me prend avec lui, quand il part travailler un peu plus loin, et ça me rend réellement heureuse. J'en oublie même le regard contrarié de ma chef , quand je lui sortirai une excuse stupide pour justifier mon absence.
    Le matin où l'on est parti, juste pour quelques jours, alors que la clef était déjà tournée dans la serrure, il m'a demandé de retourner chez nous avant de partir, pour récupérer "notre" sac. Ce sac contient les objets que nous affectionnons, et qui lui servent à renforcer le lien un peu spécial que nous avons construit.
    J'ai tremblé doucement, quand il m'a demandé ça. Et, pendant ces quelques jours, j'ai pris garde à être plus à l'écoute, plus disponible, et plus patiente que jamais. Le sac est resté sagement dans le coffre de la voiture.
    Au moment où il s'est endormi, je suis restée plusieurs longues minutes à contempler son visage.... je crois que j'ai davantage regardé son visage endormi que la route sombre, à peine éclairée par les phares, devant moi.
    Puis, sentant que moi aussi je tenais difficilement éveillée, j'ai branché l'autoradio. En pleine campagne, je n'ai réussi à capter qu'une seule station, qui grésillait plus qu'elle ne fonctionnait. J'ai cru reconnaître une chanson de Ben Harper.... ça n'était peut être pas ça, d'ailleurs.
     
    Le matin commence à se lever. Les petites routes se ressemblent toutes tellement. Je suis sérieusement en train de me demander si je ne nous ai pas perdus.... Il n'y a aucun panneau... Les routes semblent devenir de plus en plus petites.  
    Arrivés à une croisée de deux routes, je ralentis.... deux routes exactement identiques. Pas un seul panneau....
    La voiture s'immobilise, je pose mon menton sur le volant, et je soupire....
    je murmure "putain.... sa race la campagne ! "
    Je sursaute lorsque je sens Ses doigts se poser sur mon épaule. je lui souris: "T'es réveillé?"
     
    "oui. arrête toi à droite."
     
    je gare la voiture à l'entrée du champ....je croise discrètement les doigts pour qu'il n'ait pas entendu mes mots.
    je m'excuse, pour le temps que l'on va perdre: "je crois qu'on est perdus."
    il se frotte les yeux, pour se réveiller tout à fait. "non. je connais ici. t'inquiète pas, on est pas perdus."
     
    il ouvre sa portière, et allume une cigarette.  
     
    "nina, de quoi on a parlé la semaine dernière?"
     
    il a entendu mes mots.
     
    je murmure: "des trois choses auxquelles je dois faire attention maintenant."
     
    "oui."
     
    il reste silencieux..... pendant de longues minutes. un petit courant d'air frais entre les deux portières caresse mon visage.
     
    "et quelles sont ces trois choses nina?"
    je baisse le visage.... je sais bien que je n'y ai pas fait attention.....
     
    " la tristesse, le mensonge ....."
     
    "et ? "
     
    "et la vulgarité."
     
    "oui. "  
     
    les secondes s'égrainent, interminables, avant qu'il ne reprenne la parole....
     
    "tu crois que tu as fait autant d'efforts que tu le pouvais sur ces trois points, depuis qu'on en a parlé, nina?"
     
    je réfléchis, quelques instants.....
     
    la tristesse..... mon Maître ne m'interdit pas d'être triste, parfois.... simplement, il ne veut pas d'une "soumise sans sourire".... je le comprends. et, surtout, il ne supporte plus que je m'éloigne de lui, quand je suis triste.
    deux nuits de suite cette semaine, j'ai pleuré à cause d'un cauchemar.... je sais bien que mes pleurs l'ont réveillé. il m'aurait juste suffi de me blottir contre lui, et il les aurait séché en quelques minutes.... au lieu de cela, je quitte notre chambre, et je laisse le chagrin gagner sur moi. c'est pour moi, uniquement pour moi et pour mon bien, s'il a fini par décider de mettre la tristesse dans les trois points sur lesquels la soumise que je suis doit travailler. si je ne suis pas capable de m'en sortir par moi-même, qu'au moins je lui laisse une possibilité de m'aider....
    au lieu de cela, moi, je m'éloigne..... non, je n'ai pas fait autant d'efforts que je le pouvais, sur ce point.
     
    le mensonge.... je sais bien à quoi il pense.... à ce fameux album photo. qu'il m'a interdit de continuer à ouvrir. mais.... c'est plus fort que moi.... chaque fois, le tiroir m'appelle, j'aime tellement me laisser aller dans les souvenirs de mon Maître.... les photos de lui et de sa femme, de son fils.... sa jeunesse qui passe, tout doucement... sa beauté qui reste. j'ai une tendresse indéfinissable pour ce passé de lui que je n'ai pas connu. j'adore cet album.  
    mais.... il me suffirait juste d'obéir. ou, au moins de ne pas mentir.  
    au lieu de cela.... je mens, j'arrange la vérité.... tout le temps. c'est tellement plus facile.... quand il m'a dit: "je sais que tu as ouvert l'album, quand je n'étais pas là, dis le au moins!", je me suis entêtée.... j'ai nié, et nié encore.... et, pire: j'ai haussé le ton contre lui, pour essayer de dissimuler mon mensonge.  
    le mensonge..... non, je n'ai fait aucun effort sur ce point.  
     
    la vulgarité. ça n'est pas exactement comme ça que mon Maître appelle cela. lui, il dit: "le parler -  rat d'égout". pourtant.... ça n'est pas dans ma nature de parler comme un rat d'égout.... je ne sais pas pourquoi il faut toujours que des expressions venues d'avant, de quand les gens autour de moi n'étaient pas aussi "bien" que mon Maître, viennent sortir de mes lèvres....  
    mais je reconnais que mon Maître mérite mieux qu"un "rat d'égout" à ses côtés....  
    et.... là encore, je viens de prouver qu'il suffit juste qu'il s'endorme, pour que je ne fasse plus aucun effort.
     
    je relève les yeux vers mon Maître.... il me regarde, me fixe, attendant ma réponse.... il sait bien ce qu'elle sera.
     
    "non Monsieur. non, je ne crois pas avoir fait autant d'efforts que je le pouvais."
     
    je baisse le visage.... ça y est .... je l'ai dit.... "Monsieur".... je viens de donner le feu vert. pourtant, je pensais vraiment que notre sac allait rester dans le coffre jusqu'à ce que nous rentrions.
     
    il écrase sa cigarette contre le sol. un petit signe de tête.... j'ai même l'impression qu'il a envie de me sourire.  
     
    "allez nine."
     
    je claque la portière derrière moi....le rejoins sur le bord du champ.
    debout devant lui, les bras le long du corps, et le visage baissé, je le laisse retirer un à un mes vêtements.... dévoilant mon corps tremblant dans la fraîcheur de ce nouveau jour, qui naît tout doucement.
     
    un peu inquiète, je murmure: "et si une voiture passe?"
     
    "tais toi."
     
    je mords sans serrer ma lèvre, pour me faire taire.... ne portant pas de sous-vêtements, puisqu'il me l'avait demandé, je me retrouve rapidement nue, nue et à lui.
     
    il défait le petit chignon que j'avais noué à la va-vite dans mes cheveux avant de quitter le parking, et mes cheveux retombent dans mon dos, et sur mes épaules.
     
    étrangement, j'ai un peu peur mais.... je me sens toujours plus belle que je ne l'ai jamais été quand ce sont ses doigts qui se posent sur moi.... il me semble même que mon cœur bat autant de bonheur, que de peur.
     
    je relève un regard prudent vers lui, et tend mon visage lorsqu'il pose ses lèvres sur les miennes....
     
    nos lèvres se séparent lorsqu'il presse sur mes épaules, et que mes genoux touchent le sol....
     
    lorsque le sac nous rejoint, je frémis..... la fermeture éclair brise le silence de notre campagne, encore endormie.
     
    de moi-même, je pose le haut de mon corps et mon visage contre l'herbe humide, lorsqu'il saisit entre ses doigts le plug.
     
    je reconnais facilement le plug gonflable , qui permet l'insertion de liquide dans mon ventre.
     
    je me tends vers la douleur à venir.... la sachant méritée.... l'attendant, comme chaque fois, presque comme un soulagement.  
    sans me brusquer, les doigts de mon Maître enfoncent, centimètre par centimètre, le plug en moi.... je n'émets pas un son, et ne fais pas un mouvement....  
    lorsque je sens le plug grossir en moi, je gémis doucement.... j'ai un mouvement pour me retirer.... mais Il sait que je n'en ferai rien.  
     
    "dis moi de stopper quand tu ne peux plus."
     
    il dit toujours ça, mais il sait bien que je ne dis jamais rien. le plug est en train de devenir de plus en plus important, en moi, ma respiration s'accélère, j'ai l'impression d'être déchirée.... je ferme les yeux.... je fais des efforts pour rester immobile, mais commence à gigoter....
     
    "nine...."  
     
    il fixe mon visage, attend que je dise stop...... je ne dirai rien.... plutôt mourir que d'avouer que je ne peux pas lui donner toujours plus.... je me réfugie dans le gris de ses yeux, pour me faire taire....  
     
    "tu ne le diras pas, pas vrai?"
     
    je lui souris.... une fierté immense m'envahit.... il caresse doucement mes cheveux, et finit par arrêter l'agrandissement du plug, sans que je n'ai prononcé un seul mot.
     
    je sens le liquide commencer à entrer en moi.... peut être qu'il avait déjà commencé, et que je ne l'avais pas senti.... Mon ventre s'arrondit, j'ai gardé la même position, mais j'ai à présent l'impression que mon corps est trop dur à maintenir ainsi..... mon ventre commence à être plus que douloureux, je gémis doucement.... je danse d'un genou sur l'autre.....
     
    "arrête de bouger nina".
     
    il s'accroupit devant moi, et prend mon visage entre ses doigts..... le liquide semble vouloir faire éclater mon ventre, j'ai du mal à garder les yeux ouverts.... j'ai du mal à respirer.
     
    son visage est tout proche du mien.  
     
    "nina.... l'album photo...."
     
    j'ai un petit mouvement de recul.... recul d'une fierté mal placée, qui m'empêchera de dire quoique ce soit, maintenant que je lui ai déjà menti.  
     
    "tu l'as pris, oui ou non, nina?"
     
    je détourne les yeux.... je ne peux pas le regarder. je ne suis pas quelqu'un de bien. il est si pur, et moi je mens si souvent.  
     
    "dis le moi."
     
    je reste silencieuse.... la douleur est en train de me rendre folle....  
     
    "nina, regarde moi."
     
    les larmes restent, par je ne sais pas trop quel miracle, au coin de mes yeux....  
     
    "je n'arrêterai pas ça ( il me désigne le petit réservoir d'eau tiède, à nos côtés. ) tant que tu ne m'auras pas dit la vérité."
     
    je sanglote doucement, et suis du regard ses doigts, qui baissent légèrement le débit d'eau.... pour que mon ventre soit capable de tenir plus longtemps.
     
    je lui jette un regard affolé, je n'en peux plus, mon ventre va exploser, et je vais mourir de douleur, j'en suis sûre.... je n'en peux plus.
     
    sa voix se fait plus douce, lorsqu'il sent que je suis en train de craquer.... il maintient fermement mes doigts entre ses mains, pour m'empêcher de me retirer, et murmure:
     
    "c'est pas grave nina. il n'y a rien de grave. je veux juste que tu me dises la vérité, c'est tout, j'en ai assez que tu mentes. dis moi simplement si oui ou non tu as pris l'album après que je te l'ai interdit, et tout s'arrête. dis le moi."
     
    mes sanglots s'échappent d'un seul coup.....  
    "oui Monsieur."
     
    immédiatement, la pression sur mon ventre tendu cesse de s'amplifier.  
    la douleur est telle que mes mots sont hachés, bousculés, pressés: "pardon Monsieur. pardon de vous avoir menti. pardon de ne pas faire d'efforts."
     
    son index passe doucement sur ma joue, puis sur mes lèvres....
    "relève toi."
     
    je me relève avec peine, l'eau se promène en moi comme si je n'étais plus dans mon corps....
    la crainte m'envahit lorsque je le vois poser le plaid sur le capot encore chaud de la voiture....
     
    il m'aide à appuyer mon ventre sur la tôle, la chaleur décuple la douleur dans mon ventre, et j'ai du mal à rester appuyée....
     
    j'ai un mouvement pour me relever, il comprend bien que je n'arriverai plus à rester immobile par moi-même, maintenant.
    Il noue les liens autour de mes poignets, et en fixe l'extrémité dans les portières, qu'il claque sur la corde.  
     
    les liens se tendent, je me laisse aller, grâce à eux.
     
    au premier coup, je reconnais le martinet.... mais.... ça n'est pas comme d'habitude.... on dirait que.... c'est bête à dire mais.... on dirait que mon Maître retient les coups.
     
    le martinet danse longuement sur mes fesses tendues, maltraitant au passage le plug....
     
    au bout d'une dizaine de coups, malgré la douceur de la sanction, je ne peux m'empêcher de pousser un petit cri de douleur, chaque fois que les lanières claquent sur ma peau..... petit cri qui résonne dans les champs autour de nous....  
     
    lorsqu'il me détache enfin, je serre fort les poings, alors qu'il retire le plug....
    par pudeur, il s'éloigne sans un mot lorsque je me dissimule derrière la voiture, et me vide. il me semble que cela ne va jamais s'arrêter, de longues giclées violentes s'échappent de mon corps, j'ai du mal à me tenir accroupie. Chaque fois que je crois être totalement libérée, un nouveau spasme de douleur m'agite, et une nouvelle onde s'échappe de mon corps....  
    lorsqu'il me semble être redevenue normale, je me relève avec peine, mais l'épuisement me fait tomber à genoux, à peine quelques mètres plus loin.  
     
    Mon Maître s'approche de moi, caresse doucement ma nuque, et, sans un mot, glisse ses doigts dans mes cheveux, je comprends, je me tends et il s'enfonce en moi.....  
    mon anus est si dilaté par la sanction, et si douloureux, que chacun de ses va et viens en moi me fait sangloter de douleur.... pourtant.... j'ai envie qu'il continue, j'ai envie qu'il jouisse encore et encore en moi, je lui donnerai toutes les forces qui me restent, je lui donnerai tout ce que je suis capable de lui donner. j'ai l'impression qu'il peut m'en demander autant qu'il veut, je resterai malgré tout sienne, sans concession.  
    juste avant de jouir, il se retire, et s'enfonce à nouveau complètement en moi, mais dans mon intimité.... il se défoule sans se retenir, comme un jeune chien heureux de vivre en moi, et je gémis, non plus de douleur, mais de plaisir lorsque je reçois sa jouissance au creux de mon ventre....
     
    lorsqu'il se retire, je m'effondre sur l'herbe jaune, et pleure d'épuisement....
    il me laisse quelques secondes, reprenant son souffle, debout à côté de mon corps sans forces. puis il s'accroupit à côté de moi, me soulève doucement, entoure le plaid autour de mon corps nu, et se dirige vers l'autre bout du champ. je ferme les yeux, serre mes bras autour de lui, et m'en remets à lui.
     
    lorsqu'il s'assoit sur l'arbre mort, tombé à terre, et dépose mon corps à côté de lui, j'utilise , comme un réflexe, mes dernières forces, pour m'agenouiller tout contre lui.
     
    il passe ses bras sous les miens, me soulève doucement, (je me sens "précieuse" quand il me manipule ainsi, précieuse pour lui), et appuie mon dos contre lui. ses doigts s'attardent sur mes seins....
     
    il serre ses bras autour de mon corps. aussitôt, sa chaleur m'envahit, et me procure un sentiment immédiat de bien-être.
     
    je relève les yeux devant moi, et comprends enfin pourquoi il m'a portée jusqu'à l'extrémité du champ.  
     
    sur le Mont Ventoux, juste en face de nous, de l'autre côté de l'immense plaine agricole, et au delà encore de tous les villages, le soleil est en train d'offrir ses premiers rayons, rougeâtres, orangées, brillants, qui s'étalent sur les restes des brumes du matin, pleins d'une force dont je ne me savais pas capable. les premiers rayons tièdes du soleil caressent ma peau nue, au même rythme que le cœur de mon Maître qui bat, juste derrière moi...... et je souris.




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