• Un dimanche matin ensoleillé...

    j'ai fait semblant de dormir, juste pour qu'il s'endorme.... quand j'ai entendu sa respiration calme et sereine, j'ai ouvert les yeux, persuadée que je ne dormirai plus de la nuit, que je garderai les yeux grand ouverts toute la nuit, simplement pour le regarder dormir... pour regarder ce presque sourire qui s'invite sur son visage endormi pendant son sommeil.... ce presque sourire , comme s'il était le détenteur d'un secret que lui seul connaissait... et qu'il se moquait gentiment des autres, qui ne le connaissent pas... j'ai fixé longtemps son visage, blottie à ma place, au pied de son lit... mais la nuit a eu raison de ma volonté... et mes yeux ont fini par se fermer...
     
    maintenant, sur son visage pâle, le soleil flirte avec les fines mèches de cheveux sombres qui se sont égarées au travers de ses yeux...  je n'ai pas bougé de la nuit, comme si, dans mon sommeil, j'avais pris la décision que la première chose que je verrai en ouvrant les yeux, ce serait lui.  
    cela doit faire une demie heure que la lumière du jour m'a éveillée... une demie heure que je le regarde... sans penser à rien d'autre qu'à lui... à ses sourires... à sa force... à ses faiblesses...  
     
    à présent, mes membres engourdis me sortent de ma rêverie... je me relève, sans faire de bruit... je détache discrètement le petit anneau de mon collier... ma chaînette cliquette contre le mur... je la retiens, en silence... je m'approche tout doucement de lui, et, sans le réveiller, dépose un baiser sur ses lèvres...  
     
    je quitte la pièce, m'emmitoufle dans une de ses chemises , qui a son odeur, et, il me semble aussi, un reste de sa chaleur, et la resserre autour de mon corps...  
    j'ouvre la petite porte arrière... un courant d'air frais chatouille mes jambes nues... je pose un pied nu sur le gravier... le soleil déjà tiède caresse ma peau... je m'accroupis sur le seuil... je dis bonjour en silence au ciel, aux nuages, au bruissement de l'air dans les branches de notre petit arbre... et je souris...  
    contre le mur, il reste encore quelques-un des bulbes de lys.  
    depuis que j'ai vu qu'ils en vendaient dans le tout petit bouiboui à côté duquel je passe pour rentrer, je ne peux plus m'empêcher, chaque fois que je passe devant, d'en acheter. c'est plus fort que moi... j'ai beau me dire que ça ne sert à rien... que de toutes façons il n'y a plus de place dans notre jardin pour les y enterrer, en attendant qu'ils vivent, je ne peux pas m'en empêcher... le vendeur sourit, un peu moqueur, comme devinant à l'avance ce qu'il y aura entre mes doigts quand je sortirai du rayon...alors je lui souris aussi...
     
    je me souviens... un matin d'hiver... il faisait froid... nous, les p'tits, on était emmitouflés sous 4 ou 5 épaisseurs de vêtements, et on se moquait bien du froid... on riait... on se battait un peu, pour se taquiner... ma mère nous réprimandait, craignant que l'on se fasse mal...  
    sur le bord du chemin en terre, au milieu des champs... au milieu du vent... elle a ouvert un petit sachet de toile... on était pressés , si pressés de découvrir « la surprise ».... entre ses doigts fins... juste quelques bulbes... quelques bulbes de lys... je lui ai souri... j'aurais bien dû m'en douter.... on a creusé, avec nos doigts, maladroitement... et, avec sa douceur de chaque jour, ma mère a déposé dans la terre les bulbes... comme des trésors... je me souviens de ses mots.... comme si c'était hier... les visages des gosses braqués sur elle... buvant ses paroles... « on a peut être pas de véritables racines, comme les autres, mais on a des racines partout... vous réalisez que chaque fois, nina et moi, on a mis les bulbes en terre ? chaque fois qu'on a changé de terrain ! » tous les gosses m'ont regardé... comme avec envie... l'air de dire... nina, c'est la plus petite, mais c'est elle qui a déjà le plus de racines... une bouffée de fierté m'a envahie... je me suis sentie si.... grande... si.... riche....
    le patron est passé... il a dit à ma mère «  n'importe quoi !  ça poussera jamais ! il fait trop froid ! c'est pas la saison ! t'es bizarre comme fille Linda ! »
    mais ma mère a répondu « ça va forcément pousser... ça va même fleurir... de grandes fleurs blanches !!!!  parce que les gosses et moi on a rendez-vous avec ces lys là, un jour... ce jour là, on se souviendra qu'on avait aussi des racines.... »
    elle avait l'air si fière ma mère... ses cheveux virevoltaient dans le vent... longs, sombres.... un peu emmêlés.... et son air de défi sur le visage....
    le patron, il s'en foutait, il a haussé les épaules, et est reparti avec son tracteur...  
    les gosses ont recommencé à courir... moi, j'étais encore trop petite, et mes jambes n'arrivaient plus à suivre... elle m'a pris dans ses bras, et m'a ramenée...  
    est ce qu'elle savait que c'était la dernière fois qu'elle me prenait dans ses bras ? j'ai mis longtemps à me persuader que non. qu'elle ne savait pas.
     
    mes doigts sont noirs de terre... je suis accroupie sur le bord du jardin... je souris, soulagée d'avoir enterré les bulbes... qui sait ... peut être, un jour, elle passera... dans la petite rue de derrière... les fleurs blanches lui sauteront au regard...
    elle se souviendra....  
     
    deux bras puissants se serrent autour de ma taille... je me laisse aller en arrière, contre sa poitrine... il glisse son visage dans ma nuque...  
    « tu sais nina que si tu continues on pourra même plus marcher sans écraser les feuilles ? »
    je souris... il rigole, se moquant gentiment de moi.... je ne lui réponds pas... il ne sait pas.... et je ne lui en veux pas de ne pas savoir....
    je joins mon rire au sien....  
    il me pousse doucement vers la maison... un dernier regard en arrière, aux petits coins de terre retournés , un peu partout, et je le suis joyeusement... je me lave les mains sous le robinet de l'évier... il se colle contre moi, embrassant ma nuque, mes joues... mes lèvres... il retire la chemise dans laquelle je m'étais lovée et embrasse mes seins...  
    à petits pas, entre deux baisers, il me repousse vers notre lit.... je ris sous ses caresses, soupire de plaisir sous ses baisers... me laisse aller sur notre couette... je ferme les yeux quand il écarte mes cuisses, et fixe son regard pendant qu'il entre en moi... ses gestes se font pressés, presque brutaux.... de moi-même, je ramène mes mains au dessus de mon visage, et il entoure ses doigts autour de mes poignets... les maintenant à leur place.... ses va et vient se font de plus en plus rapides, de plus en plus profonds... j'entoure mes cuisses autour de ses hanches, pour qu'il entre au plus profond de mon ventre... je ne peux retenir un gémissement de plaisir chaque fois qu'il se retire, pour m'assaillir plus profondément encore...  
    enfin, lorsqu'il se calme en moi, et laisse aller son corps bouillant sur le mien, je pousse un long soupir de bonheur, à peine audible...  
    pendant de longues minutes, son sexe reste en moi, paisible.... il reprend son souffle, caressant mes cheveux.... et mon visage.... je ferme les yeux de plaisir.... immobile sous son corps haletant...  
    lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, il a sur moi un regard que je connais trop bien... je lui souris... oui.... bien sûr... que j'ai envie...  à peine encouragé par mon sourire, il se relève, en appui sur ses avants bras, au dessus de moi.  
    « tu n'étais pas à ta place ce matin nina quand je me suis réveillé. »
    son ton se fait dur, menaçant.... malgré moi, je tremble un petit peu, et je perds mon sourire... mais... pourtant j'ai envie plus que jamais d'être à lui , comme ça, ce matin.
    je fais non avec la tête... je murmure «  je sais Monsieur. »
    il se relève, me laissant seule sur le lit... revient quelques minutes plus tard avec nos liens entre les doigts.... je lui souris, discrètement, et joins mes mains entre elles au dessus de mon visage... il serre fort les liens autour de mes poignets... lorsqu'il noue le dernier morceau de corde fine, je sens mon intimité monter de plusieurs degrés, et s'humidifier d'un seul coup...  
    il soulève mon visage, et noue un morceau de foulard sombre autour de mes yeux... la pression vient de monter d'un cran... je tremble un peu... j'ai autant envie de tout arrêter que de tout précipiter...  
    il écarte doucement mes cuisses , et glisse quelque chose en moi... j'ai un petit mouvement de recul, un peu de crainte, peut-être, et , aux petits chocs en moi, je comprends que ce sont les boules de geisha...  
    j'entends qu'il fait quelques pas.... se rapproche à nouveau... une odeur.... que je connais... est en train d'envahir la pièce.... elle est un peu anisée.... presque sucrée.... c'est l'odeur de l'encens.... elle me prend à la gorge....  
    il va attendre que les bâtonnets commencent à se consumer... j'ai un peu de répit, je crois, pour reprendre mes esprits... je rassemble mon courage... je gonfle mes poumons de cet air anisé et sucré, me force à respirer lentement.... quand, tout d'un coup, je sens le matelas subir une pression, et son poids maintenir ma taille entre ses cuisses... il s'est assis au dessus de mon corps, pour que je reste immobile....
    avant que je n'ai eu le temps de réaliser, ses ongles s'enfoncent dans la chair tendre de mes tétons.... je sursaute.... il commence à les pincer, à les tordre, je gémis, malgré moi je tente de me débattre, mais il me tient fermement avec ses cuisses.... il commence à faire tourner la pointe de mes seins entre ses doigts... simultanément... puis ensemble... de plus en plus fort... tout mon corps tremble de douleur.... chacun de mes muscles est contracté... lorsque, enfin, il lâche la pointe de mes seins, je reprends mon souffle, mais la douleur semble toujours aussi présente...il relâche un peu la pression de ses cuisses autour de ma taille, je me retire légèrement.... les boules de geisha s'entrechoquent dans mon ventre, un spasme de plaisir envahit mon corps, je m'immobilise aussitôt....
    à nouveau, il resserre ses jambes autour de mon corps... comme je pouvais m'en douter, ça n'est pas terminé.... je me tends à lui, pas par défit, mais simplement par envie...
    je sens une brûlure lancinante envahir la peau de mon sein droit... je retiens un cri, qui reste bloqué au fond de ma gorge... tout en douceur, il caresse mon visage.... sa douceur s'accentue à mesure que la douleur s'estompe... c'est l'extrémité incandescente du bâton d'encens qui est venue finir sa vie sur mon sein pâle....  
    son jumeau n'est pas privé non plus, et mon corps s'arque à nouveau, sous la puissance de mon Maître, réveillant les boules de geisha qui s'affolent en moi... je gémis à la fois d'envie, de plaisir, de douleur.... je ne sais plus....
    je sens qu'il se laisse glisser plus bas sur mon corps... je coupe ma respiration, sachant très bien ce qu'il va faire... mais.... pourtant.... non.... l'odorant morceau d'encens , comme pour me narguer, tombe sur mon ventre, et roule jusque dans mon nombril.... mon Maître maintient mon corps, appuyant fort sur ma poitrine, pour que je ne me dérobe pas à la douleur.... je gigote comme je peux, sans pour autant atténuer la brûlure sur ma peau, mais renforçant encore les vibrations des boules dans mon ventre....  
    alors que je ne pense qu'à la douleur au creux de mon nombril , alors que je ne songe même plus au feu d'artifice final de ma sanction, le dernier morceau d'encens s'échoue à la base de mes lèvres intimes, sur mon clitoris palpitant d'envie.... un cri aigu s'échappe de mes lèvres, j'essaie de me dégager, mais mon Maître me tient fermement, un sanglot de douleur se bloque dans ma gorge, la brûlure s'accentue chaque seconde et, lorsque, enfin, il me relâche, je me recroqueville sur moi même, sanglotant de douleur.... le petit morceau de brasier roule le long de mes lèvres, et se meurt dans une humidité bouillante....  
    je reste quelques minutes, tremblante, silencieuse, recroquevillée sur moi même, ne réalisant même pas que mon Maître adoré a défait mes liens...
    tout doucement, il saisit mes cuisses, et les écarte.... je ne résiste pas.... je sens les boules de geisha sortir de mon ventre, vibrant et s'entrechoquant , comme voulant célébrer la bouffée de plaisir qui envahit tout mon corps.... je reste haletante, immobile, ivre de plaisir et de douleur.... mon Maître retire le foulard de mes yeux, et je lui souris.... sans bruit, je viens me blottir contre lui, et, alors qu'il resserre ses bras autour de moi, le soleil danse une dernière fois sur nos corps avant de quitter notre chambre pour aller tiédir la terre de notre jardin...


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :