• Ne me laisse pas Etre impunément...

    Le bout de Notre rue....
     
    quoi ? demi-tour ? non.
     
    quoi ? c'est quoi ces larmes ? amères. salées. non. Non !
     
    La Rage. ça oui. La rage pour Toi.
     
    un coup de poignets sur mes joues. Voilà ! les larmes ? où ? effacées !  
    La Rage.  
     
    Les "limites" ? où ? terminées . Terminées !
     
    Les larmes disparaissent à mesure que j'avance dans Notre rue.  
    La faiblesse ? où ? non.  
     
    Ton sourire..... enfin.... j'ai cru que jamais plus, jamais plus , je ne le reverrais..... non. tais toi, toi la faible en moi. tais toi, et meurs !
     
    à genoux devant toi....
     
    tu murmures: "doucement."
     
    Doucement ? ça veut dire quoi ? non. non, mon Maître adoré....
     
    tu voulais quoi ? tu voulais m'offrir ? j'ai dit : "doucement."...... doucement.....Terminé ! Offre moi ! offre moi à qui tu veux, offre moi jusqu'à ce que je te supplie de ne plus le faire .
     
    tu voulais m'entendre gémir plus fort ? j'ai dit: "doucement....".   Fini ! frappe mon amour ! frappe plus fort ! fais moi trembler de douleur et ne me laisse pas repartir.
     
    s'il y a quelque chose que je t'ai refusé, prends le, sers toi, et ne me laisse rien.  
     
    pour combien de temps ? je n'en sais rien..... je ne sais pas. mais je te donnerai Tout.  
     
    flamenco ? noir et blanc ? non.
     
    je veux du technicolor et de la techno..... je veux que ma douleur vole en éclat , je veux que ta fougue claque sur ma peau à m'en rendre folle, je veux te supplier d'arrêter, et que tu n'arrêtes pas..... je ne veux pas repartir.  
     
    quoi ? demi tour ? retour à la case départ ? plutôt m'anéantir sous ton bras. plutôt m'anéantir sous ton sourire. Anéantis-moi, mais garde moi.
     
    les limites ? cassées. Brisées. Brisées par le sang. je suis à Toi corps et âme, tant que ce sera possible.  
     
    un regard vers Notre pièce...... un regard vers toi.... par pitié, dépêche toi de me rappeler que je suis tienne. Marque moi, encore et encore.
    tu répètes: "doucement....."
     
    mon cœur s'affole. non. pas doucement. ne me laisse pas le temps de réfléchir, s'il te plaît, ne me laisse pas le temps de penser.
     
    une phrase. juste une phrase. et tu refais de moi une "faible", sans le vouloir.
     
    " ça a été ? ".
     
    je ne veux pas. je ne veux pas que tu me demandes. je veux juste être à Toi. je détourne le regard. c'est dur de te mentir en te regardant.
     
    je murmure "oui.", et j'embrasse ton sexe, à travers ton jean..... regarde, regarde comme je suis chienne..... regarde, et ne vois que ça.....
     
    "regarde-moi nina."
     
    n'insiste pas..... ne casse pas ma Rage.... il en faudrait si peu.....
     
    je fixe mes genoux repliés..... je fixe la porte de Notre pièce..... tout sauf ton regard.
     
    "regarde-moi."
     
    prudemment, la faible que je suis relève les yeux vers toi.....
     
    "ça a été ? "
     
    allez..... tu veux vraiment que je le fasse ? d'accord ! je vais mentir en te regardant. d'accord. mais ne compte pas sur moi pour briser la rage que j'ai accumulée pour revenir jusqu'à Toi.
     
    tiens. regarde. je vais même te sourire. là..... c'est mieux, non? je suis plus convaincante ?
     
    "oui. ça a été."
     
    une gifle. la douleur qui irradie ma joue. ça y est..... on y vient.... merci. merci Maître.
     
    tu serres fort mes poignets entre tes doigts. je gémis doucement. serre plus fort. je t'en supplie.
     
    "j'en veux pas de ton petit sourire, là. j'en veux pas nina. si je veux voir ça, je regarde l'autre là, la présentatrice du journal télé. j'en veux pas de ça."
     
    un regard vers la télé. oui. elle a l'air débile, avec son sourire figé. débile.
     
    "t'es racho. t'es complètement racho nina. t'es encore plus racho que quand t'es arrivée. pourquoi je me suis emmerdé à te faire manger ? pourquoi ?"
     
    je détourne les yeux.....
     
    "et ça?"
     
    ça y est.... il est train de gagner..... je redeviens faible....
     
    il me tire par les poignets, je le suis à genoux, jusqu'au miroir.....
     
    "et ça nina?"
     
    deux petites traînées sombres sur mes joues, qui font se rejoindre mes yeux et l'extrémité de mes lèvres.... le mascara qui a filé ( le traître ! ) , juste avant la "rage"..... pour Lui.  
     
     "et ça?"
     
    il désigne la base de mes pouces. j'y ai enfoncé si fort les ongles de mes index, que des petits arcs de cercles presque rouges y sont inscrits.....
     
    "comme quand on s'engueule, et que t'oses pas répondre...."
     
    je reste silencieuse....
     
    "t'es transparente maintenant nina. tu peux plus me mentir."
     
    le silence envahit la pièce..... je suis censée dire quelque chose, là ?  
     
    ses doigts autour de mes poignets se desserrent.... le sang circule à nouveau....
     
    je me resserre sur moi-même.
     
    "je te le demande pour la dernière fois. après, si tu me mens encore, nous irons ( il me désigne Notre pièce ) , puisque c'est ce que tu as l'air de vouloir. parce que c'est ce que tu veux, pas vrai nina?"
     
    je ne réponds pas..... bien sûr que c'est ce que je veux. bien sûr.
     
    je relève les yeux vers lui. je t'aime..... si tu savais comme je t'aime.....
     
    "alors nina ? ça a été ?"
     
    il y a tellement d'espoir dans tes yeux que je te dise autre chose que "oui". que je sois un peu honnête, pour une fois....
    mais je ne peux pas mon amour..... tu es mon refuge. je ne peux pas casser la barrière entre ce qui arrive là bas et toi. si je la casse, je suis faible. si je la casse, je perds mon refuge. si je la casse, je m'écroule.... c'est si fragile de rester debout....ne m'en veux pas....  
     
    "oui Monsieur. oui, ça a été...." . je ne souris plus.
     
    c'est toi, à présent, qui ne veut plus me regarder. tu détournes les yeux.... je te déçois.... c'est dingue ce que je te déçois.....  
     
    "bien. lève toi."
     
    je retire mes vêtements, et je tremble..... elle est passée où, la rage? elle est où? pourquoi j'ai peur, à nouveau, pourquoi je panique ?
     
    tu pousses doucement mon corps nu vers Notre porte. pourquoi j'ai envie à nouveau, maintenant, que tu me murmures "doucement." ?
     
    tu tiens mes poignets entre tes doigts, pour me mener, et les lâche pour pousser la porte.
     
    un cri. bref. aigu. c'est moi qui ai crié? pourquoi j'ai crié? tu me lâches et le sang coule des veines des poignets, sur toute la longueur de mes avants-bras. le sang coule, encore et encore..... Raphaël, au secours, je t'en supplie, fais quelque chose.
     
    un mouvement de recul, et je me serre contre toi. tu me souries.
     
    "tu cries déjà ?"
     
    toi, tu es dans le jeu, déjà..... je retiens mes larmes.
     
    "quoi nina? quoi? "
     
    je murmure "pas de sang. s'il vous plaît Monsieur, pas de sang."
     
    ah , elle est belle, ma rage. elles sont belles mes promesses. plus de limites, c'est bien ça que je disais?  
     
    faible. définitivement faible.
     
    un petit claquement de langue..... "tiens.... ma soumise deviendrait-elle moins endurante....?"
     
    un silence..... "ou plus trouillarde.....?"   tu me regardes..... "par manque d'entraînement, peut-être?"  
     
    je baisse les yeux.  
     
    "dis moi nina."
     
    je murmure "j'ai peur." ma voix est rauque. le petit cri que j'ai poussé sans le vouloir l'a brisée.
     
    "de quoi?"
     
    "du sang."
     
    "depuis quand nine?"
     
    "maintenant."
     
    je relève les yeux vers toi..... "de mourir...."
     
    "depuis quand?"
     
    "depuis Eux." ma voix se meurt.... tu n'insistes pas.
     
    tu serres à nouveau mes poignets entre tes doigts. oui. retiens moi. retiens moi.  
     
    ton regard se fait dur. "tu sais que je fais ce que je veux de toi?"
     
    je fais oui avec la tête. oui. bien sûr.
     
    "ce que je veux." tu hausses un peu le ton, et je sens l'envie monter en moi, tuant peu à peu la peur, à mesure qu'elle monte.... ma respiration s'accélère....
     
    "oui Monsieur. oui." ma voix vient de renaître, du fond de moi.
     
    tu me relâches tout doucement, et le sang n'est plus là..... je te souris.... un baiser sur mon front....
     
    tu murmures : "pas de sang. fais moi confiance."
     
    une caresse sur ma joue..... merci mon amour.
     
     
     
    tu serres fort les liens autour de mes poignets, et de mes chevilles....je ferme les yeux.... vas-y.... vas-y.... j'en ai tellement besoin....
     
    Un petit réchaud, une casserole d'eau bouillante.... je te souris.... merci.
     
    les petites bulles s'amoncellent sur la paroi de la casserole.... premier contact.... premier cri.... une paille entre tes lèvres, et ton souffle qui m'offre la douleur. qui dose..... qui accentue chaque fois....
     
    l'eau brûlante coule le long de mes seins, j'essaie de me soustraire. non, je n'essaie pas. c'est juste un réflexe. mais les liens contrent les réflexes. mon corps se contorsionne sous l'eau bouillante. tu continues, inexorablement. merci.
     
    les cris de douleur me volent mon souffle. tant mieux.
     
    l'eau s'évade sur mon nombril, jusqu'à la base de mes lèvres. mes dents se serrent, mes poings se contracte, tout mon corps résiste..... tout mon corps, mais pas moi..... les sanglots secouent mon ventre.... sanglots de douleur.... ma tête tourne et ma vue se trouble..... la douleur me vole à moi-même..... tant mieux. Tant mieux....
     
    lorsque la douleur cesse, je ne suis plus là.... je te regarde et ne réalise plus que tu as arrêté..... tu as arrêté.... ça y est..... le message vient de franchir la bulle dans laquelle je m'étais retranchée....
     
    je murmure "encore...."
     
    tu as l'air surpris..... une main sur ma joue..... je ne vois plus rien.... tout mon corps tremble....
     
    tu demandes confirmation: "encore?"
     
    je jette un coup d'œil sur ma peau..... des traînées..... traînées de brûlures..... traînées de toi..... merci.  
     
    je fais oui avec la tête "encore....s'il te plaît....."
     
    tu regardes la casserole.... tu regardes ma peau..... tu n'es pas sûr.....
     
    je murmure "s'il te plaît....."  
     
    ne t'arrête pas. ne me laisse pas. je t'en supplie.
     
    tu t'éloignes.....  
     
    le premier coup tombe sur mon intimité, offerte, qui ne peut se soustraire, grâce aux liens. martinet, je crois. je ne sais pas. je m'en moque. ça brûle, ça irradie, ça me rend folle de douleur. c'est parfait. les coups s'enchaînent. ma tête tourne à nouveau..... les lanières s'entremêlent avec les traces de brûlure sur mon corps...... lorsque tu cesses de frapper, et que tu me prends, tout doucement, mes lèvres semblent se déchirer..... je sanglotte.....je jouis..... mon corps s'arque tout entier....
     
    je n'ai plus la force de gémir, plus la force de crier..... je m'en vais.... je te perds....
     
    je sens à peine ton sexe se retirer de mon ventre.
     
    dernières forces..... " continue. frappe. par pitié, continue. je t'en supplie ne me laisse pas avancer impunément..... ne me laisse Etre impunément...."
     
    le noir..... la fin.....
     
     
     
     
    "ça va? "
     
    tu es au-dessus de moi, et tu me souris....
     
    la fenêtre est ouverte devant notre lit, je vois les pigeons, sur le toit d'en face.... le ciel est jauni par la fin du jour.....  
     
    je te souris, et me relève, pour t'embrasser, mais je n'y arrive pas. la douleur me coupe en deux, et je retombe, sans forces....
     
    je te regarde..... tu es si beau, mon Maître..... tellement beau....
     
    tu me fixes.... tu murmures "ne me laisse pas Etre impunément....." ce sont mes mots. mais je m'en souviens à peine. tu souris, l'air moqueur.  "t'es mignonne, quand tu sors tes grandes phrases, nina...."
     
    je te rends ton sourire.... je t'aime....
    tu rajoutes, presque pour toi-même " un peu trop grandes pour toi, peut-être...."
     
    lorsque tu me tournes le dos, je ravale un sanglot de douleur. j'ai mal. mal à en pleurer.... tu passes sur les brûlures une crème..... je ne sais pas ce que c'est.... peu importe. je te fais confiance..... tes doigts sur ma douleur me font crisper tous mes muscles. je ferme les yeux, et reste immobile.
     
     
     
    "tu sais, j'ai cru que t'allais pas revenir."
     
    j'ouvre les yeux, et te regarde..... j'ai cru aussi..... j'ai eu si peur. si tu savais ce que j'ai eu peur, de ne pas revenir.
     
    "j'ai eu peur que tu reviennes pas." ton sérieux me serre le cœur. depuis quand tu es sérieux? ne me serre pas le cœur comme ça, mon amour. depuis quand tu m'aimes, toi?
     
    je joue la carte de la moquerie, comme toi. c'est plus simple. "peur? depuis quand mon Maître a peur?"
     
    tu fixes tes yeux dans les miens. "depuis que sa soumise a peur du sang."
     
    je serre les poings.... non..... non.
     
    je passe mes doigts sur ton visage..... les promène sur tes petites rides..... sur tes lèvres..... les larmes me montent dans la gorge..... j'articule "je suis là."
     
    tu détournes les yeux..... les fixe sur les traces sur ma peau..... "et..... c'est une bonne chose?" tes doigts passent sur ma douleur, et je frissonne.....  
     
    je retiens le mal en moi, pour te répondre "oui. je crois que oui."  
     
    Raphaël, tu es la plus belle personne que je connaisse..... bien sûr que c'est une bonne chose....
     
    ton visage va du mien, aux marques sur ma peau. "j'espère que tu as raison".
     
    ton expression semble vouloir me dire "je n'ai rien d'autre à t'offrir. que ces marques..... " j'y vois..... du dépit.
     
    du dépit.
     
    la douleur me submerge à nouveau.....je ferme les yeux.
     
    en silence, tu soignes mon corps qui frémit sous toi..... je n'émets aucune plainte.....
     
    c'est toi qui brise à nouveau le silence.
     
    "je m'étais fait une raison."
     
    je te regarde, sans comprendre.
    "à ce que tu partes, je veux dire."
     
    je ne comprends toujours pas.....
     
    "je m'étais dit que c'était un juste retour des choses."
     
    là, je ne te suis pas, mon ange....
     
    "pour....." les mots te semblent difficile..... est ce que ça peut vraiment être mon absence qui t'a rendu si sérieux? "tu sais, quand je pars..... quand je te laisse, et que...."
     
    je pose mes doigts sur tes lèvres. je murmure "je sais".
     
    n'en dis pas plus. je sais que tu jouis dans les bras d'autres femmes, qui ne sont pas aussi "racho" que moi.... je sais que tu Vis..... je suis heureuse que tu Vives.....
     
    tu murmures "je suis content que tu saches......"
     
    je te couve du regard.....  
     
    un silence..... et quatre petits mots..... "tu m'en veux?"
     
    je fonds...... comment pourrais-je t'en vouloir? comment ?
     
    "non." je te souris.
     
    tu me rends mon sourire. "tant mieux".
     
     
    tu t'allonges, l'air soulagé, à côté de moi.....
    je fixe à nouveau le ciel jaune, et les pigeons, et les toits..... un immense sourire intérieur m'envahit..... d'où vient-il? de quel droit? je n'ai pas le droit.  
     
    je t'aime tellement......
     
    "Raphaël?"
     
    "mmm?"
     
    tu dormais presque.....
     
    "je....."
     
    je n'y arrive pas.
     
    "quoi?"
     
    "j'ai eu du mal..... à revenir, tu sais."
     
    un silence..... interminable.....
    "je sais."
     
    "et......" c'est si dur....... "tu m'en veux?"
     
    "non. "
     
    un poids qui s'échappe de ma poitrine..... de l'air.....
     
    tu te relèves..... un baiser sur mes lèvres....."bien sûr que non."
     
    je me serre contre toi.....  
     
    Simplicité. après tout ce qui m'a semblé insurmontable, compliqué...... ici, avec toi, il ne reste que ça: Simplicité.
     
    tu t'endors doucement..... je murmure "tant mieux".
     
    je sais bien que, peut-être, tout changera dans le futur..... je sais bien.  
    mais..... ce soir, là, contre toi, dans les relents aigres de la douleur sur ma peau, tout est si clair..... tout est si Toi.  
     
    Sérénité.  
     

     
     

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