• Un toit pour t'attendre, un Toit pour Te fuire.

    Lorsqu'il glisse ses doigts autour de ma nuque, et ressert son étreinte à la base de mes épaules nues, imposant à mon être de se recourber devant Lui, je n'oppose aucune résistance.

    Je sens mes genoux toucher le sol, je sens mes poignets se rejoindre, sous la pression des liens qui se serrent autour d'eux, comme en signe de prière, prière au Dieu que je me suis choisi.

    Je ne pensais pas être ici, dans cette pièce, ce soir. Les liens se serrent habituellement autour de mes membres en suivant une logique qui m'est presque coutumière. Ils sanctionnent une erreur, ou punissent un comportement qui a déplu à mon Maître. Mais ce soir, j'ai beau réfléchir, je ne sais pas pourquoi je suis ici.

    Mes poignets réunis vont rejoindre le sol, et je sens la corde souple entourer ma gorge, et contraindre mon visage à venir se reposer sur mes doigts, à quelques centimètres de l'anneau de fer blanc qui m'a pris ma liberté de mouvement. Une claque légère sur mon ventre, du bout de Sa cravache, et me voilà offerte, cambrée, vaincue devant Lui.

    Je ferme un instant les yeux de désir lorsque ses doigts passent sur mes fesses, mais le geste est si rapide, et si léger, que je me demande si je n'ai pas imaginé la caresse.

    Lorsque je sens ses doigts venir récupérer le fruit de mon désir entre mes lèvres, et l'utiliser pour ouvrir la voie de Son plaisir la plus étroite, là, par contre, je suis sûre que je n'imagine pas, et j'en ai pour preuve le gémissement de douleur qui s'échappe de ma gorge.

    Très vite, c'est l'un de nos jouets qui remplace ses doigts.

    Je ne sais pas pourquoi, mais mon Maître est brutal et impatient, et je ne peux empêcher un petit cri de douleur de s'élever dans la pièce, ni un mouvement pour tenter de lui échapper ( tentative vaine, puisque les liens sont ses complices ) de crisper tout mon corps. Deux claques sonores et presque simultanées sur ma fesse résonnent dans la pièce, sanctionnant immédiatement mon geste. Je murmure " pardon Monsieur. "

    J'attends le mot venant de Lui , ou la caresse, même furtive, qui maintiennent mon courage intact, car ils signifient " je t'aime quand même " . Mais rien ne vient, alors je glisse mon visage entre mes doigts, et je ferme les yeux, entrant en moi-même pour y trouver le courage nécessaire.

    Notre jouet se moquera bien de mes larmes, et c'est brutalement qu'il entrera en moi.

    Je m'en moque. Je m'en moque complètement.

    Ça n'est pas lui qui me fait le plus mal. Ce qui me fait le plus de mal, c'est de ne pas arriver à trouver l'erreur que j'ai pu commettre pour que mon Maître me bâcle, comme ça. Comme si ses gestes étaient plus brutaux, moins mesurés que d'habitude. Comme s'il n'avait pas envie. Comme s'il se débarrassait d'une corvée.

    Je serre les poings. Non. Non, ça, c'est impossible.

    Je ravale le sanglot qui bloque ma respiration, et utilise l'énergie que la douleur que je viens d'éprouver a bien voulu me laisser pour demander:

    " Monsieur, qu'est ce que j'ai fait de mal ? "

    Je croise Son regard, et y trouve .... de l'agacement. J'en reviens à peine.

    " Rien nina. "

    Deux mots.

    Secs.

    Vides.

    Rien nina.

    Si je n'ai rien fait, qu'est ce que je fais là ? L'affolement dans mes yeux doit trahir l'importance du trouble qui m'envahit, car mon Maître s'accroupit à ma hauteur, et murmure :

    " Depuis quand j'ai besoin d'une raison pour te rappeler que tu es à moi ? Quand je veux. Tout le temps. "

    Je ferme les yeux, pour ne plus voir les siens, car j'y trouve encore l' agacement que j'y ai décelé. S'il n'y avait que les mots, je serais heureuse. Mais cet air ... qu'est ce qui se passe ?  Je ne comprends rien.

    Je murmure :

    "Je le sais déjà, Monsieur. "

    Ma voix est à peine audible. D'ailleurs, Il n'entend pas.

    "Quoi ?"

     

    "Rien. Merci Monsieur."

     

    Mon Maître s'éloigne, éteint la lumière, et claque la porte.

    Ses gestes sont pressés.

    Mon cœur aussi l'est. Pressé. Comme un citron.

    Je serre les poings à m'en briser les os.

     
     
     

    Combien de temps passé seule dans le noir ? Assez pour que les courbatures s'imposent dans tous mes muscles. Assez pour que mon corps accepte assez bien le jouet qui le torture de l'intérieur pour en arriver à presque l'oublier.

    Pas assez pour oublier l'attitude de mon Maître.

    D'autant que sa justification est imminente.

     
     
     

    Tout mon corps se tend, lorsque j'entends le bruit familier de mon petit carillon, sur la porte d'entrée. Un instant, je panique. La première idée qui me vient en tête est: Et si c'était Patrick ? Ça expliquerait la dureté de mon Maître, ce soir. Mon corps se met à trembler, je murmure "non ..... Non."

    Je ne veux plus être "prêtée". Je ne veux plus, et Il le sait.

    Je ne peux pas m'empêcher de tirer sur mes liens, pour essayer de les faire lâcher. La peur a raison de ma soumission, la peur a raison de ma volonté, la peur a raison de Tout.

    De tout ? Sauf des liens. Car ils ne lâchent pas.

    Lorsque, consciente que mes gestes ne servent à rien, je me force à me calmer, j'entends les voix en bas. Des rires. Les pleurs d'un bébé. Je m'immobilise complètement. Mon Maître rit aussi.

    Je n'ose plus faire un geste, de peur d'être entendue.

    Il faudra de longues minutes, pour que je comprenne. Certaines minutes sont plus longues que d'autres.

    C'est Sa famille, qui est chez nous.

    .... Chez nous ? Non. Chez Lui. Moi, je n'ai pas de chez moi. Moi, je ne suis plus à ma place. Moi, je donnerais tout pour partir. Maintenant.

     

    C'est pour ça que les liens sont autour de mon corps, alors que je n'ai rien fait de mal.

    C'est .... pour se débarrasser de moi. 

     

    Il est où, le Rêve ?

    Les larmes me viennent aux yeux. Si mon Maître utilise ma soumission pour me mettre dans un coin quand je le dérange , il est où le rêve?

     

    Tout ce qui me tient Debout depuis que je rêve éveillée est en train de s'écrouler en moi.

    Ma soumission me fait horreur, ce soir.

    Il n'y a rien de beau en elle, à cet instant précis.

    Jamais le jeu n'a été si dur. Jamais il ne m'a faite souffrir comme ce soir.

     

    Le bébé a cessé de pleurer, il rit à présent. Eux aussi rient. J'écoute leurs rires, entends leurs mots sans les comprendre.

    Une drôle de sensation me prend au ventre. C'est ..... c'est comme à Noël. Quand toutes les rues, et les vitrines des magasins sont illuminées, quand les chansons de Noël passent à la radio. Les illuminations me mettent cette drôle de sensation là au ventre. Je crois que c'est ça qu'on appelle le vide. Oui. Le Vide.

     
     
     

    Lorsque le carillon retentit à nouveau, et que j'entends Ses pas dans l'escalier, le vide ne m'a pas lâchée. Il masque même les courbatures. Il masque même la douleur imposée par les liens, ou par le plug , dans mon ventre.

    La lumière m'éblouit, je cligne des yeux, les protège avec mon avant-bras, tandis qu'il me détache. Je gémis malgré moi dans mon corps si longtemps maintenu immobile , et m'écroule sur le sol, dès que la pression des liens se relâche, à Ses pieds.

    Lorsque je relève les yeux vers Lui, un grand sourire se dessine sur son visage.

    Je cherche l'agacement, sur ses traits. Il n'y est pas. Je pense qu'il est Beau. Je pense que je L'aime.

     

    Je ne dis pas un mot. Tant de sentiments en moi, ces dernières heures, mais pas un mot.

    Pas un geste pour lui échapper, non plus, lorsque Son sexe remplace le plug en moi.

     
     

    Lorsqu'il m'embrasse, me sourit, et s'éloigne, il pose un regard joyeux, inconscient de ce que j'ai ressenti, sur moi. Je lui rends son sourire. Est-ce que c'est bien moi qui souris? je ne sais plus.

    Dès qu'il a passé la porte, à peine le premier grincement de son pas sur l'escalier, je pleure comme je ne me souviens pas d'avoir déjà pleuré.

     
     
     

    Le chauffe-eau se déclenche régulièrement à côté de moi. Raphaël, dans la douche, chante "suavemente", et je sais qu'il est en train de sourire....

    Il est en train de sourire, parce qu'il a envie que je le rejoigne sous la douche. Il est en train de sourire, parce qu'il est heureux.

    Il chante assez fort pour que sa voix passe au travers de la cloison du mur, et arrive jusqu'à moi....

     
    "Cuando tu me besas
    me siento en el aire
    por eso cuando te veo
    comienzo a besarte.
    Y si te despegas yo me despierto
    de ese rico sueño que me dan tus besos."
     

    Je jette un regard vers l'escalier .... c'était il y a moins d'une demi-heure, le vide.

     

    Je ne peux pas m'en empêcher. Je prends ma veste au passage, et claque la porte derrière moi.

    Il fait nuit, le froid me saisit.

    Colère. Révolte. Chagrin. Je ne sais plus ...

    Comment la soumission, mon alliée si précieuse depuis des mois, peut me faire si mal ?

    Pourquoi, comment, a t'elle pu être utilisée pour me mettre dans un coin ? Il aurait suffi qu'il me dise d'aller passer la soirée chez une amie du travail, j'aurais "disparu", quelques heures, le temps qu'il déguste sa première vie .... mais pourquoi avoir utilisé la soumission pour ne pas que je dérange ?

    Qu'est ce qui me tiendra debout, si ma soumission n'est plus belle ? Si des moments comme ce soir arrivent encore, qu'est ce qui me tiendra ?

     

    On m'a dit, une fois, que l'on est toujours seul. Même quand on est deux, même quand on est plus, au fond, on est seul. C'était vrai.

    C'est comme ça que je me sens. Seule. Vide.

     

    Dans le noir, alors que je marche trop vite, que je fuis pour aller je ne sais même pas où, quelque chose de vert et de lumineux attire mon attention. Je relève les yeux, et, au travers de mes larmes, je vois, floue, la croix de la pharmacie, sur laquelle clignote " 29-09-2007  /   00H47  /  + 6 ° C ".

     

    La semaine dernière, les miens m'ont demandé:

    " Mais tu dis rien, nina . Tu vas bien ? A quoi elle ressemble, ta vie, en ce moment ?"

    J'ai répondu :

    " Elle est cool. Je me débrouille. Vous inquiétez pas. "

    J'étais honnête.

     

    S'ils me le redemandaient maintenant, je dirai:

    " 29-09-2007   /   00H47    /   + 6 ° C "  

    Voilà. C'est à ça qu'elle ressemble. C'est tout.

    A ça.

     
     

    Je ne sais pas combien de temps je me suis éloigné. Combien de temps j'ai Fui. J'ai probablement tourné un petit peu en rond, dans les rues étroites.

    Toujours est-il qu'au moment où le froid a enfin eu raison de moi, et où je me suis immobilisée, resserrant plus fort ma veste autour de moi, j'étais devant Cette porte.

     

    J'ai souri, en réalisant qu'elle n'était toujours pas réparée, et qu'il suffisait de la soulever légèrement pour que la tige de fer la maintenant fermée saute.

    J'ai souri aussi, en voyant que, comme je m'en doutais, il n'y avait personne à l'intérieur. Personne d'autre que nous n'est passé là, après nous.

    Un instant, j'ai laissé courir mon regard autour de moi.

     

    L'unique pièce, éclairée par la lumière jaune du lampadaire juste au dessus de la fenêtre, avec ses matelas contre le mur, avec nos posters sur le plafond, avec les magazines de cul de nos  gars sur le sol, avec les jouets colorés des petits oubliés en désordre sous l'évier, a mis cette phrase dans ma tête: " comment on a pu vivre ici? "

    Mais la réponse, aussi rapide qu'évidente, a vite chassé cette question. Contrairement aux autres, qui paniquent lorsqu'ils sont mal, nous Savions que rien n'est immobile, nous savions que, comme à chaque fois, on arriverait bien à repartir, à un moment ou à un autre.

     
     
     

    Comme si c'était hier que je faisais ce geste, je me dirige à pas rapides vers la petite échelle métallique, elle bouge sous mon poids, mais je n'ai pas peur. Elle tiendra. Elle a toujours tenu.

     

    Je pousse la petite trappe, et, comme avant, je me hisse sur le toit.

     

    Au moment où je me retourne, il me semble voir encore derrière moi, comme en noir et blanc, comme au ralenti, leurs silhouettes assises en tailleur en demi arc de cercle sur le béton plat du toit, avec leurs rêves, leurs espoirs, en somme...... leurs guitares . Leurs guitares reposées au creux de leur coudes.

     

    Ils sont surpris que je veuille , malgré le froid, rester plus tard qu'eux sur ce toit. Ils ne savent pas.

     

    A moitié dedans , à moitié dehors, le sourire de l'un d'eux.... que je couve du regard.

     

    "é nina? tu toques , hein, quand tu veux rentrer? on a trop froid, nous, on ferme."

     

    "é nina? quand le son des Santiagos il passera sur toutes les radios, on fera réparer la trappe, pas vrai?"

    "oui Luis. J'en doute pas une seconde. Pas une seconde."

     

    "Nina? .....

     

    ..... on t'aime, tu l'sais, hein ? "

     

    Ce sourire..... comme si, parce qu'ils faisaient que des conneries, j'allais cesser de les aimer....

     

    " oui Luis. Je l'sais. Bien sûr que je le sais. moi aussi, je vous aime.

    On fera réparer la trappe."

     

    Un grand sourire , dans la nuit.... "T'es trop belle, toi, t'es not' princesse."

    et une trappe qui claque.

     

    Ma main qui passe sur les fines mèches de mes cheveux, qui repoussent à peine de mon crâne presque rasé.

    Un coup d'œil à ma montre.

     

    C'est presque l'heure où Raphaël va passer.

     

    Mes jambes dans le vide, au bord du toit, mes fesses sur le béton glacé. Ma petite casquette de jean clair vissée sur ma tête, pour avoir l'air plus dure et..... parce que j'ai honte, pour mes cheveux.

    Une cigarette, que je ne fumerai pas, entre mon index et mon majeur, pour avoir l'air plus adulte.

    Et mon regard, qui fixe l'angle de la rue. Bientôt...... Bientôt.....

     

    Enfin ! Sa silhouette !

     

    Je le fixe..... S'il lève la tête vers ici..... S'il lève la tête vers moi..... alors, c'est que j'Existe.

    Il la lève, j'ai envie de sourire, j'ai envie de remercier la terre entière..... mais je joue l'indifférente.

    Deux doigts, aux commissures de ses lèvres. Et un sifflement , dans la nuit. Je fais mine de le remarquer juste à ce moment là, je fais mine de ne pas être là parce que je meurs d'envie de le voir, et je lui souris.

     

    " Salut Gamine ! tu vas te transformer en gargouille, si tu restes à traîner sur ton toit ! "

     

    il rit, et son rire remplit mon cœur de joie de vivre....

     

    "T'as pas froid ?"

     

    "Non." Je fais non avec la tête. La cigarette tremble entre mes doigts. Je meurs de froid.

     

    Un silence..... je ne sais pas quoi lui dire.... j'ai juste envie qu'il le dise..... S'il te plaît..... dis le..... dis le.

     

    "Tu viens ?"

     

    Un sourire me remplit des pieds à la tête.

    Fin du Vide.

    Je le suis, jusqu'à chez lui, et je suis bien. Bien, simplement avec lui.

     
     

    Fin du noir et blanc..... Fin du ralenti.

     

    J'ouvre à nouveau les yeux, et, sur le bord du toit, je replie mes jambes contre moi. Un sanglot secoue ma poitrine. Merde...... Merde.

     
     

    Alors, parce que c'est Impossible que ce toit, où j'ai passé des heures à l'attendre, me serve aujourd'hui à le fuire, je ramasse une petite pierre qui est à côté de moi, et la jette dans le vide. Je l'écoute ricocher sur le béton du trottoir. Avec elle, je jette les heures de la "séance" de ce soir. Elles n'ont pas existé. Elles n'ont pas existé, parce que je ne veux pas qu'elles aient existé. Je me lève, je passe la trappe, je trébuche sur l'échelle métallique, je passe à côté des jouets, et des matelas, je referme la porte derrière moi, et je cours...... je passe devant la croix lumineuse de la pharmacie, et je cours plus vite encore, à en perdre le souffle.

     

    Je cours vers mon Maître, je cours vers ses bras, je cours vers sa voix qui chante "suavemente" parce qu'il a envie de me faire l'amour, je cours vers mes liens, que je reprendrai, dans lesquels je remettrai le Rêve, de grès ou de force, desquels j'effacerai les sentiments qui m'ont pris l'espoir ce soir.... je cours vers mon Maître.

     

    Lorsque je passe la porte, il me dit qu'il s'est inquiété.

    Je suis contente qu'il se soit inquiété.

     

    Je cherche dans ses yeux l'agacement. Je cherche dans ses yeux un signe qui pourrait me faire penser que je n'aurais pas du courir. Il n'y en a pas.

     

    Il me dit qu'il va me punir, de l'avoir fait s'inquiéter, et je suis heureuse.

    Il prend son temps, il m'allonge sur ses genoux, je sens sa main danser sur mes fesses, durement, et je remercie à chaque coup. Je remercie , comme il y a longtemps que je n'ai pas remercié. Pas parce que c'est une règle qu'il a imposé à sa soumise, mais parce que je le pense tellement fort que tout mon corps n'est que remerciement, à chaque coup. De plus en plus.

     

    Merci Monsieur.

    Merci.

    Merci.

     

    Mes fesses tremblent de douleur, elles me paraissent brûlantes, à mon dernier Merci. C'est pourtant en lui que je mets le plus de foi.

     

    J'embrasse le creux de son coude, lorsqu'il me relâche. Je viens juste de comprendre pourquoi c'est Toujours cet endroit là de lui que j'ai envie d'embrasser en premier. C'est à cause des guitares. C'est à cause de l'espoir.

     

    Je serre mes bras autour de Lui, et je l'embrasse.

     

    Lorsqu'il me soulève, comme un souffle, les mots s'échappent de moi "fais moi l'amour. Je t'en supplie, fais moi l'amour...."

     

    Mon corps nu s'arque sous Lui, mes yeux sont fermés, et mes lèvres entrouvertes. J'ai l'impression que jamais l'onde qui me traverse ne s'arrêtera, j'ai l'impression que je ne serai toujours que Jouissance, dans ses bras.

     

    Lorsque, enfin, nos corps se relâchent, l'un contre l'autre, je pose une main sur mon ventre, et réalise que le vide n'y est plus.

    Je serre les poings un instant, et supplie pour qu'il n'y revienne jamais. Je ne sais pas qui je supplie, mais je supplie.

     

    Mon Maître est presque endormi. Il a l'air heureux. Dans son demi-sommeil, un sourire se dessine sur son visage.

    Je murmure " Je t'aime tellement, Raphaël."

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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